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PAUL,
ÉVÊQUE,
SERVITEUR DES SERVITEURS DE DIEU,
AVEC LES PÈRES DU SAINT CONCILE,
POUR QUE LE SOUVENIR S'EN MAINTIENNE À JAMAIS.
DÉCRET
SUR LE MINISTÈRE ET LA VIE DES PRÊTRES
PRESBYTERORUM ORDINIS
7
décembre 1965
PRÉAMBULE
1. Plusieurs fois déjà, ce saint Concile a rappelé à tous
l’importance de l’Ordre des prêtres dans l’Église [1].
Cet Ordre joue, dans la rénovation de l’Église du Christ, un rôle
essentiel, mais aussi de plus en plus difficile : d’où l’utilité de ce
décret qui parle des prêtres de manière plus détaillée et plus
approfondie. Il concerne tous les prêtres, spécialement ceux qui
exercent une charge pastorale ; en ce qui concerne les prêtres religieux,
on fera les adaptations qui s’imposent. Par la sainte ordination et la
mission reçues des évêques, les prêtres sont promus au service du Christ
Docteur, Prêtre et Roi ; ils participent à son ministère, qui, de jour
en jour, construit ici-bas l’Église pour qu’elle soit Peuple de Dieu,
Corps du Christ, Temple du Saint-Esprit. Dans une situation pastorale et
humaine qui souvent a subi de profonds changements, il fallait les
soutenir plus efficacement dans leur ministère et mieux s’occuper de
leur vie. C’est pourquoi ce saint Concile déclare et décide ce qui suit.
CHAPITRE PREMIER :
Le presbytérat dans la mission de l’Église
2. Nature du presbytérat
Le Seigneur Jésus, « que le Père a sanctifié et envoyé
dans le monde » (Jn 10, 36), fait participer tout son Corps
mystique à l’onction de l’Esprit qu’il a reçue [2]
: en lui, tous les fidèles deviennent un sacerdoce saint et royal,
offrent des sacrifices spirituels à Dieu par Jésus Christ, et proclament
les hauts faits de Celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable
lumière [3]. Il n’y a donc
aucun membre qui n’ait sa part dans la mission du Corps tout entier ;
chacun d’eux doit sanctifier Jésus dans son cœur [4]
et rendre témoignage à Jésus par l’esprit de prophétie [5].
Mais le même Seigneur, voulant faire des chrétiens un
seul corps, où « tous les membres n’ont pas la même fonction » (Rm
12, 4), a établi parmi eux des ministres qui, dans la communauté des
chrétiens, seraient investis par l’Ordre du pouvoir sacré d’offrir le
Sacrifice et de remettre les péchés [6],
et y exerceraient publiquement pour les hommes au nom du Christ la
fonction sacerdotale. C’est ainsi que le Christ a envoyé ses Apôtres
comme le Père l’avait envoyé [7],
puis, par l’intermédiaire des Apôtres, il a fait participer à sa
consécration et à sa mission les évêques, leurs successeurs [8],
dont la fonction ministérielle a été transmise aux prêtres à un degré
subordonné [9] : ceux-ci sont
donc établis dans l’Ordre du presbytérat pour être les coopérateurs de
l’ordre épiscopal [10] dans
l’accomplissement de la mission apostolique confiée par le Christ.
La fonction des prêtres, en tant qu’elle est unie à l’ordre
épiscopal, participe à l’autorité par laquelle le Christ édifie,
sanctifie et gouverne son Corps. C’est pourquoi le sacerdoce des prêtres,
s’il repose sur les sacrements de l’initiation chrétienne, est cependant
conféré au moyen du sacrement particulier qui, par l’onction du Saint-
Esprit, les marque d’un caractère spécial, et les configure ainsi au
Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en
personne [11].
Participant, pour leur part, à la fonction des Apôtres,
les prêtres reçoivent de Dieu la grâce qui les fait ministres du Christ
Jésus parmi les nations, assurant le service sacré de l’Évangile, pour
que les nations deviennent une offrande agréable, sanctifiée par
l’Esprit Saint [12]. En
effet, l’annonce apostolique de l’Évangile convoque et rassemble le
Peuple de Dieu, afin que tous les membres de ce peuple, étant sanctifiés
par l’Esprit Saint, s’offrent eux-mêmes en « victime vivante, sainte,
agréable à Dieu » (Rm 12, 1).
Mais c’est par le ministère des prêtres que se consomme
le sacrifice spirituel des chrétiens, en union avec le sacrifice du
Christ, l’unique Médiateur, offert au nom de toute l’Église dans
l’Eucharistie par les mains des prêtres, de manière non sanglante et
sacramentelle, jusqu’à ce que vienne le Seigneur lui-même [13].
C’est à cela que tend leur ministère, c’est en cela qu’il trouve son
accomplissement : commençant par l’annonce de l’Évangile, il tire sa
force et sa puissance du sacrifice du Christ et il vise à ce que « la
Cité rachetée tout entière, c’est-à-dire la société et l’assemblée des
saints, soit offerte à Dieu comme un sacrifice universel par le Grand
Prêtre qui est allé jusqu’à s’offrir pour nous dans sa Passion, pour
faire de nous le Corps d’une aussi grande Tête [14]
».
Ainsi donc, la fin que les prêtres poursuivent dans leur
ministère et dans leur vie, c’est de rendre gloire à Dieu le Père dans
le Christ. Et cette gloire, c’est l’accueil, conscient, libre et
reconnaissant, des hommes à l’œuvre de Dieu accomplie dans le Christ ;
c’est le rayonnement de cette œuvre à travers toute leur vie. Ainsi,
dans les temps de prière et d’adoration comme dans l’annonce de la
Parole, dans l’offrande du sacrifice eucharistique et l’administration
des autres sacrements comme dans les différents ministères exercés au
service des hommes, les prêtres contribuent à la fois à faire croître la
gloire de Dieu et à faire avancer les hommes dans la vie divine. Tout
cela découle de la Pâque du Christ, tout cela s’achèvera dans le retour
glorieux du Seigneur, quand il remettra le Royaume à Dieu le Père [15].
3. Condition des prêtres dans le
monde
Pris du milieu des hommes et établis en faveur des
hommes, dans leurs relations avec Dieu, afin d’offrir des dons et des
sacrifices pour les péchés [16],
les prêtres vivent avec les autres hommes comme avec des frères. C’est
ce qu’a fait le Seigneur Jésus : Fils de Dieu, homme envoyé aux hommes
par le Père, il a demeuré parmi nous et il a voulu devenir en tout
semblable à ses frères, à l’exception cependant du péché [17].
Et déjà, il a été imité par les saints Apôtres : saint Paul, docteur des
nations, « mis à part pour l’Évangile de Dieu » (Rm 1, 1),
atteste qu’il s’est fait tout à tous afin de les sauver tous [18].
Par leur vocation et leur ordination, les prêtres de la Nouvelle
Alliance sont, d’une certaine manière, mis à part au sein du Peuple de
Dieu ; mais ce n’est pas pour être séparés de ce peuple, ni d’aucun
homme quel qu’il soit ; c’est pour être totalement consacrés à l’œuvre à
laquelle le Seigneur les appelle [19].
Ils ne pourraient être ministres du Christ s’ils n’étaient témoins et
dispensateurs d’une vie autre que la vie terrestre, mais ils ne seraient
pas non plus capables de servir les hommes s’ils restaient étrangers à
leur existence et à leurs conditions de vie [20].
Leur ministère même exige, à un titre particulier, qu’ils ne prennent
pas modèle sur le monde présent [21]
et, en même temps, il réclame qu’ils vivent dans ce monde au milieu des
hommes, que, tels de bons pasteurs, ils connaissent leurs brebis et
cherchent à amener celles qui ne sont pas de ce bercail, pour qu’elles
aussi écoutent la voix du Christ, afin qu’il y ait un seul troupeau et
un seul pasteur [22].
Pour y parvenir, certaines qualités jouent un grand
rôle, celles qu’on apprécie à juste titre dans les relations humaines,
comme la bonté, la sincérité, la force morale, la persévérance, la
passion pour la justice, la délicatesse, et d’autres vertus encore,
celles que l’apôtre Paul recommande quand il dit : « Tout ce qu’il y a
de vrai, d’honorable, tout ce qui est juste, pur, digne d’être aimé,
tout ce qui est vertueux et digne d’éloges, faites-en l’objet de vos
pensées » (cf. Ph 4, 8) [23].
CHAPITRE II :
Le ministère des prêtres
I. Fonctions des
prêtres
4. Les prêtres, ministres de la
Parole de Dieu
Le Peuple de Dieu est rassemblé d’abord par la Parole du
Dieu vivant [24] qu’il
convient d’attendre tout spécialement de la bouche des prêtres [25].
En effet, nul ne peut être sauvé sans avoir d’abord cru [26]
; les prêtres, comme coopérateurs des évêques, ont pour premier devoir
d’annoncer l’Évangile à tous les hommes [27]
; ils exécutent ainsi l’ordre du Seigneur : « Allez par le monde entier,
prêchez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15) [28],
et ainsi ils constituent et font grandir le Peuple de Dieu. C’est la
parole de salut qui éveille la foi dans le cœur des non-chrétiens, et
qui la nourrit dans le cœur des chrétiens ; c’est elle qui donne
naissance et croissance à la communauté des fidèles ; comme le dit
l’Apôtre : « La foi vient de ce qu’on entend, ce qu’on entend vient par
la parole du Christ » (Rm 10, 17). Ainsi les prêtres se doivent à
tous les hommes : ils ont à leur faire partager la vérité de l’Évangile
[29] dont le Seigneur les
fait bénéficier. Soit donc qu’ils aient parmi les nations une belle
conduite pour les amener à glorifier Dieu [30],
soit qu’ils prêchent ouvertement pour annoncer aux incroyants le mystère
du Christ, soit qu’ils transmettent l’enseignement chrétien ou exposent
la doctrine de l’Église, soit qu’ils étudient à la lumière du Christ les
problèmes de leur temps, dans tous les cas il s’agit pour eux
d’enseigner, non pas leur propre sagesse, mais la Parole de Dieu, et
d’inviter tous les hommes avec insistance à la conversion et à la
sainteté [31]. Cette
prédication des prêtres, dans l’état actuel du monde, est souvent très
difficile ; si elle veut vraiment atteindre l’esprit des auditeurs, elle
ne doit pas se contenter d’exposer la Parole de Dieu de façon générale
et abstraite, mais elle doit appliquer la vérité permanente de
l’Évangile aux circonstances concrètes de la vie. Il y a donc bien des
manières d’exercer le ministère de la parole, selon les besoins
différents des auditeurs et les charismes des prédicateurs. Dans les
pays ou les milieux non chrétiens, c’est par l’annonce de l’Évangile que
les hommes sont conduits à la foi et aux sacrements du salut [32]
; dans la communauté chrétienne elle-même, surtout pour ceux qui peuvent
manquer de foi ou d’intelligence à l’égard de ce qu’ils pratiquent, la
proclamation de la parole est indispensable au ministère sacramentel
lui-même, puisqu’il s’agit des sacrements de la foi, et que celle-ci a
besoin de la Parole pour naître et se nourrir [33].
Cela vaut spécialement pour la liturgie de la Parole dans la célébration
de la messe, où sont inséparablement unies l’annonce de la mort et de la
résurrection du Seigneur, la réponse du peuple qui l’écoute, l’oblation
même du Christ scellant en son Sang la Nouvelle Alliance, et la
communion des chrétiens à cette oblation par la prière et la réception
du sacrement [34].
5. Les prêtres, ministres des
sacrements et de l’Eucharistie
Dieu, le seul Saint, le seul Sanctificateur, a voulu
s’associer des hommes comme collaborateurs et humbles serviteurs de
cette œuvre de sanctification. Ainsi, par le ministère de l’évêque, Dieu
consacre des prêtres qui participent de manière spéciale au sacerdoce du
Christ, et agissent dans les célébrations sacrées comme ministres de
celui qui, par son Esprit, exerce sans cesse pour nous, dans la
liturgie, sa fonction sacerdotale [35].
Par le baptême, ils font entrer les hommes dans le Peuple de Dieu ; par
le sacrement de pénitence, ils réconcilient les pécheurs avec Dieu et
avec l’Église ; par l’onction des malades, ils soulagent ceux qui
souffrent ; et, surtout, par la célébration de la messe, ils offrent
sacramentellement le sacrifice du Christ. Et chaque fois qu’ils
célèbrent un de ces sacrements – comme l’attestait déjà, aux premiers
temps de l’Église, saint Ignace d’Antioche [36]
– les prêtres sont, de diverses manières, hiérarchiquement en union avec
l’évêque, assurant ainsi en quelque sorte sa présence dans chacune des
communautés chrétiennes [37].
Or, les autres sacrements, ainsi que tous les ministères
ecclésiaux et les tâches apostoliques, sont tous liés à l’Eucharistie et
ordonnés à elle [38]. Car
la sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Église [39],
à savoir le Christ lui-même, notre Pâque, le pain vivant, lui dont la
chair, vivifiée et vivifiant par l’Esprit Saint, donne la vie aux
hommes, les invitant et les conduisant à offrir, en union avec lui, leur
propre vie, leur travail, toute la création. On voit donc alors comment
l’Eucharistie est bien la source et le sommet de toute l’évangélisation
: tandis que les catéchumènes sont progressivement conduits à y
participer, les fidèles, déjà marqués par le baptême et la confirmation,
trouvent en recevant l’Eucharistie leur insertion plénière dans le Corps
du Christ.
Ainsi, c’est l’assemblée eucharistique qui est le centre
de la communauté des fidèles présidée par le prêtre. Les prêtres
apprennent donc aux fidèles à offrir la victime divine à Dieu le Père
dans le sacrifice de la messe, et à faire avec elle l’offrande de leur
vie ; dans l’esprit du Christ Pasteur, ils les éduquent à soumettre
leurs péchés à l’Église avec un cœur contrit dans le sacrement de
pénitence, pour se convertir de plus en plus au Seigneur, se souvenant
de ses paroles : « Repentez-vous, car le Royaume des cieux est tout
proche » (Mt 4, 17). De même, ils leur apprennent à participer
aux célébrations liturgiques de manière à pouvoir y prier sincèrement ;
ils les guident, suivant les grâces et les besoins de chacun, à
approfondir sans cesse leur esprit de prière pour en imprégner toute
leur vie ; ils donnent à tous le désir d’être fidèles à leurs devoirs
d’état, et aux plus avancés celui de pratiquer les conseils évangéliques
d’une manière adaptée à chacun. Bref, ils instruisent les chrétiens à
célébrer le Seigneur de tout cœur par des hymnes et des chants
spirituels, rendant grâces en tout temps pour toutes choses au nom de
Notre Seigneur Jésus Christ à Dieu, le Père [40].
La louange et l’action de grâce qu’ils expriment en
célébrant l’Eucharistie, les prêtres les étendent encore aux différentes
heures de la journée quand ils s’acquittent de l’office divin, où ils
prient au nom de l’Église pour tout le peuple qui leur est confié, bien
plus, pour le monde entier.
Quant à la maison de prière où la très sainte
Eucharistie est célébrée et conservée, où les fidèles se rassemblent, où
la présence du Fils de Dieu notre Sauveur, offert pour nous sur l’autel
du sacrifice, est honorée pour le soutien et le réconfort des chrétiens,
cette maison doit être belle et bien adaptée à la prière et aux
célébrations liturgiques [41].
Les pasteurs et les chrétiens sont invités à venir y manifester leur
réponse reconnaissante au don de celui qui, sans cesse, par son
humanité, répand la vie divine dans les membres de son Corps [42].
Les prêtres doivent veiller à cultiver comme il se doit la science et la
pratique liturgiques, pour que leur ministère liturgique permette aux
communautés chrétiennes qui leur ont confiées de louer toujours plus
parfaitement Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
6. Les prêtres, chefs du Peuple
de Dieu
Exerçant, pour la part d’autorité qui est la leur, la
charge du Christ Tête et Pasteur, les prêtres, au nom de l’évêque,
rassemblent la famille de Dieu, fraternité qui n’a qu’une âme, et par le
Christ dans l’Esprit, ils la conduisent à Dieu le Père [43].
Pour exercer ce ministère, comme pour les autres fonctions du prêtre,
ils reçoivent un pouvoir spirituel, qui leur est donné pour
l’édification de l’Église [44].
Dans cette œuvre de construction, la conduite des prêtres, à l’exemple
de celle du Seigneur, doit être extrêmement humaine envers tous les
hommes. Ce n’est pourtant pas selon ce qui plaît aux hommes [45]
mais selon les exigences de la doctrine et de la vie chrétiennes qu’ils
doivent agir à leur égard, les enseignant et les instruisant comme des
enfants, et des enfants bien aimés [46]
selon les paroles de l’Apôtre : « Insiste à temps et à contretemps,
réfute, menace, exhorte avec beaucoup de patience et le souci
d’instruire » (2 Tm 4, 2) [47].
Comme éducateurs de la foi, les prêtres ont à veiller,
par eux-mêmes ou par d’autres, à ce que chaque fidèle parvienne, dans le
Saint-Esprit, à l’épanouissement de sa vocation personnelle selon
l’Évangile, à une charité sincère et active, et à la liberté par
laquelle le Christ nous a libérés [48].
Des cérémonies, même très belles, des groupements, même florissants,
n’auront guère d’utilité s’ils ne servent pas à éduquer les hommes et à
leur faire atteindre la maturité chrétienne [49].
Pour arriver à cette maturité, les prêtres sauront les aider à devenir
capables de lire dans les événements petits ou grands, ce que réclame
une situation, ce que Dieu attend d’eux. On formera encore les chrétiens
à ne pas vivre pour eux seuls, mais à savoir, selon les exigences de la
Loi nouvelle de charité, mettre au service des autres la grâce reçue par
chacun [50], afin que tous
remplissent en chrétiens le rôle qui leur revient dans la communauté des
hommes. Les prêtres, certes, se doivent à tous ; cependant ils
considèrent que les pauvres et les petits leur sont confiés d’une
manière spéciale ; le Seigneur, en effet, a montré qu’il avait lui-même
partie liée avec eux [51],
et leur évangélisation est présentée comme un signe de l’œuvre
messianique [52]. Ils
auront encore une attention particulière pour les jeunes, et aussi pour
les époux et les parents ; il est souhaitable que ceux-ci se réunissent
en groupes amicaux où ils s’entraideront pour vivre plus facilement et
plus totalement leur christianisme dans une existence souvent difficile.
Les prêtres ne doivent pas oublier les religieux et les
religieuses : partie éminente de la maison du Seigneur, ceux-ci méritent
tous qu’on s’attache spécialement à leur progrès spirituel dans
l’intérêt de toute l’Église. Enfin, ils auront un très grand souci des
malades et des mourants : ils les visiteront et les réconforteront dans
le Seigneur [53]. La
fonction de pasteur ne se limite pas au soutien individuel des fidèles ;
elle a encore pour tâche propre la formation d’une authentique
communauté chrétienne. Or, l’esprit communautaire ne se développe
vraiment que s’il dépasse l’Église locale pour embrasser l’Église
universelle. La communauté locale ne doit pas seulement s’occuper de ses
propres fidèles ; elle doit avoir l’esprit missionnaire et frayer la
route à tous les hommes vers le Christ. Mais elle est tout spécialement
attentive aux catéchumènes et aux nouveaux baptisés qu’elle doit éduquer
peu à peu dans la découverte et la pratique de la vie chrétienne.
Aucune communauté chrétienne ne peut se construire sans
trouver sa racine et son centre dans la célébration de la très sainte
Eucharistie [54] : c’est
donc par celle-ci que doit commencer toute éducation de l’esprit
communautaire ; mais une célébration sincère, pleinement vécue, doit
déboucher aussi bien dans les activités diverses de la charité et de
l’entraide que dans l’action missionnaire et les diverses formes du
témoignage chrétien.
Par la charité, la prière, l’exemple, les efforts de
pénitence, la communauté ecclésiale exerce encore une véritable
maternité pour conduire les âmes au Christ : elle constitue un
instrument efficace pour montrer ou préparer à ceux qui ne croient pas
encore un chemin vers le Christ et son Église, pour réveiller les
fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel.
En bâtissant la communauté chrétienne, les prêtres ne
sont jamais au service d’une idéologie ou d’une faction humaines :
hérauts de l’Évangile et pasteurs de l’Église, c’est à la croissance
spirituelle du Corps du Christ qu’ils consacrent leurs forces.
II. Relations des prêtres avec les autres
7. Relations entre les évêques et
le presbyterium
Tous les prêtres, en union avec les évêques, participent
à l’unique sacerdoce et à l’unique ministère du Christ ; c’est donc
l’unité même de consécration et de mission qui réclame leur communion
hiérarchique avec l’ordre des évêques [55]
; manifestée de manière excellente dans la concélébration liturgique,
cette union avec les évêques est affirmée explicitement au cœur de la
célébration de l’Eucharistie [56].
Que les évêques donc, à cause du don de l’Esprit Saint que les prêtres
ont reçu à leur ordination, voient en eux des auxiliaires et des
conseillers indispensables dans leur ministère et leur charge de
docteurs, sanctificateurs et pasteurs du Peuple de Dieu [57].
C’est ce que soulignent fortement, dès les origines de l’Église, les
textes liturgiques qui demandent solennellement à Dieu, pour celui qu’on
ordonne prêtre, l’envoi de « l’esprit de grâce et de conseil, afin qu’il
assiste le peuple et le gouverne avec un cœur pur [58]
», de même qu’au désert l’esprit de Moïse fut communiqué à soixante-dix
hommes prudents [59] « afin
que, secondé par eux, il pût facilement gouverner les multitudes
innombrables du peuple [60]
». En raison de cette communion dans le même sacerdoce et le même
ministère, les évêques doivent donc considérer leurs prêtres comme des
frères et des amis [61], et
se préoccuper, autant qu’ils le peuvent, de leur bien, matériel d’abord,
mais surtout spirituel. Car c’est à eux, avant tout, que revient la
grave responsabilité de la sainteté de leurs prêtres [62]
; ils doivent donc se préoccuper activement de la formation permanente
de leur presbyterium [63].
Qu’ils sachent les écouter volontiers, les consulter même, et parler
avec eux de ce qui concerne les exigences du travail pastoral et le bien
du diocèse. Pour que cela devienne effectif, on établira, de la manière
la plus adaptée aux conditions et aux besoins actuels [64]
un conseil ou sénat de prêtres, représentant le presbyterium [65]
; le droit aura à déterminer la structure et le fonctionnement de cet
organisme, qui devra être en mesure d’aider efficacement l’évêqe de ses
conseils pour le gouvernement du diocèse. Quant aux prêtres, ils savent
que les évêques sont revêtus de la plénitude du sacrement de l’Ordre ;
ils doivent donc respecter en eux l’autorité du Christ Pasteur suprême.
Qu’ils aient pour leur évêque un attachement sincère, dans la charité et
l’obéissance [66]. Ce qui
fonde cette obéissance imprégnée d’esprit de coopération, c’est la
participation même au ministère épiscopal que les prêtres reçoivent par
le sacrement de l’Ordre et la mission canonique [67].
L’union des prêtres avec les évêques est une exigence
particulière de notre temps : à l’époque où nous sommes, bien des
raisons font que les initiatives apostoliques doivent non seulement
prendre des formes multiples, mais encore dépasser les limites d’une
seule paroisse ou d’un seul diocèse. Aucun prêtre n’est donc en mesure
d’accomplir toute sa mission isolément et comme individuellement ; il ne
peut se passer d’unir ses forces à celles des autres prêtres sous la
conduite de ceux qui président à l’Église.
8. Union fraternelle et
coopération entre prêtres
Du fait de leur ordination, qui les a fait entrer dans
l’ordre du presbytérat, les prêtres sont tous intimement liés entre eux
par la fraternité sacramentelle ; mais, du fait de leur affectation au
service d’un diocèse en dépendance de l’évêque local, ils forment tout
spécialement à ce niveau un presbyterium unique. Certes, les tâches
confiées sont diverses ; il s’agit pourtant d’un ministère sacerdotal
unique exercé au bénéfice des hommes. C’est pour coopérer à la même
œuvre que tous les prêtres sont envoyés, ceux qui exercent un ministère
paroissial ou supraparoissial comme ceux qui se consacrent à un travail
scientifique de recherche ou d’enseignement, ceux-là mêmes qui
travaillent manuellement et partagent la condition ouvrière – là où,
avec l’approbation de l’autorité compétente, ce ministère est jugé
opportun – comme ceux qui accomplissent d’autres tâches apostoliques ou
ordonnées à l’apostolat. Finalement, tous visent le même but : édifier
le Corps du Christ ; de notre temps surtout, cette tâche réclame des
fonctions multiples et des adaptations nouvelles. Il est donc essentiel
que tous les prêtres, diocésains aussi bien que religieux, s’entraident
et travaillent toujours ensemble à l’œuvre de la vérité [68].
Chaque membre de ce presbyterium noue avec les autres des liens spéciaux
de charité apostolique, de ministère et de fraternité : c’est ce que la
liturgie exprime depuis l’Antiquité quand elle invite les prêtres
présents ensemble avec l’évêque qui ordonne à imposer les mains au
nouvel élu et quand elle les rassemble, unanimes, dans la concélébration
de la sainte Eucharistie. Chaque prêtre est donc uni à ses confrères par
un lien de charité, de prière et de coopération sous toutes ses formes ;
ainsi se manifeste l’unité parfaite que le Christ a voulu établir entre
les siens, afin que le monde croie que le Fils a été envoyé par le Père
[69].
Cela doit amener les plus âgés à accueillir les plus
jeunes vraiment comme des frères, à les aider dans les premières
activités et les premières tâches du ministère, à essayer de comprendre
leur mentalité même si elle est différente de la leur, à suivre leurs
efforts avec bienveillance. De même, les jeunes sauront respecter l’âge
et l’expérience des anciens, dialoguer avec eux sur les problèmes
pastoraux et partager avec joie leur travail.
Dans cet esprit fraternel, les prêtres ne doivent pas
oublier l’hospitalité [70]
; soucieux de la bienfaisance et du partage de leurs biens [71],
qu’ils s’occupent en particulier de ceux qui sont malades, découragés,
surmenés, isolés, chassés de leur patrie ou persécutés [72].
Qu’ils aiment aussi à se retrouver dans la joie pour se détendre, se
souvenant de l’invitation que le Seigneur lui-même adressait aux Apôtres
épuisés : « Venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu »
(Mc 6, 31). Mais les prêtres ont encore besoin de s’entraider
pour le développement de leur vie spirituelle et intellectuelle,
d’améliorer leur coopération dans le ministère, d’éviter les dangers que
peut entraîner la solitude : autant de motifs qui poussent à encourager
une certaine vie commune ou un certain partage de vie entre les prêtres
; les réalisations peuvent prendre bien des formes suivant les besoins
personnels ou pastoraux : cohabitation là où c’est possible, communauté
de table, ou tout au moins réunions fréquentes et régulières. Les
associations sacerdotales sont, elles aussi, dignes d’estime et de vifs
encouragements : grâce à leurs statuts contrôlés par l’autorité
ecclésiastique compétente, elles proposent une règle de vie adaptée et
dûment approuvée, et un soutien fraternel qui aident les prêtres à se
sanctifier dans l’exercice du ministère ; de ce fait, elles se mettent
au service de l’ordre des prêtres tout entier.
Enfin, cette communion dans le sacerdoce doit amener les
prêtres à se sentir spécialement responsables de ceux d’entre eux qui
éprouvent des difficultés ; ils sauront, au bon moment, leur apporter
leur soutien et, s’il y a lieu, leur faire des remarques discrètes. Avec
ceux qui ont connu la défaillance sur certains points, ils feront
toujours preuve d’amour fraternel et de générosité : ils prieront Dieu
pour eux avec insistance et veilleront sans cesse à être vraiment à leur
égard des frères et des amis.
9. Vie des prêtres avec les laïcs
Le sacrement de l’Ordre confère aux prêtres de la
Nouvelle Alliance une fonction éminente et indispensable dans et pour le
Peuple de Dieu, celle de pères et de docteurs. Cependant, avec tous les
chrétiens, ils sont des disciples du Seigneur, que la grâce de l’appel
de Dieu a fait participer à son Royaume [73].
Au milieu de tous les baptisés, les prêtres sont des frères parmi leurs
frères [74], membres de
l’unique Corps du Christ dont l’édification a été confiée à tous [75].
À la tête de la communauté, les prêtres doivent donc
faire en sorte de ne pas rechercher leurs propres intérêts, mais ceux de
Jésus Christ [76], en
unissant leurs efforts à ceux des fidèles laïcs, et en se conduisant au
milieu d’eux à la manière du Maître : parmi les hommes, celui-ci « n’est
pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon
pour la multitude » (Mt 20, 28). Les prêtres ont à reconnaître
sincèrement et à promouvoir la dignité des laïcs et leur rôle propre
dans la mission de l’Église. Ils doivent respecter loyalement la juste
liberté à laquelle tous ont droit dans la cité terrestre. Ils doivent
écouter volontiers les laïcs, tenir compte fraternellement de leurs
désirs, reconnaître leur expérience et leur compétence dans les
différents domaines de l’activité humaine, pour pouvoir avec eux
discerner les signes des temps. Éprouvant les esprits pour savoir s’ils
sont de Dieu [77] ils
découvriront et discerneront dans la foi les charismes des laïcs sous
toutes leurs formes, des plus modestes aux plus éminents, ils les
reconnaîtront avec joie et les développeront avec ardeur. Parmi ces dons
qu’on trouve en abondance chez les fidèles, l’attrait d’un bon nombre
pour une vie spirituelle plus profonde mérite une attention spéciale. Il
faut également avoir assez de confiance dans les laïcs pour leur
remettre des charges au service de l’Église, leur laissant la liberté et
la marge d’action, bien plus, en les invitant, quand l’occasion se
présente, à prendre d’eux-mêmes des initiatives [78].
Bref, les prêtres sont placés au milieu des laïcs pour
les conduire tous à l’unité dans l’amour « s’aimant les uns les autres
d’un amour fraternel, rivalisant d’égards entre eux » (Rm 12,
10). Ils ont donc à rapprocher les mentalités différentes, de telle
manière que personne ne se sente étranger dans la communauté des
fidèles. Il sont défenseurs du bien commun, dont ils ont la charge au
nom de l’évêque, et en même temps témoins courageux de la vérité, pour
que les fidèles ne soient pas emportés à tout vent de doctrine [79].
Ils sont spécialement responsables de ceux qui ont abandonné la pratique
des sacrements, voire même la foi, et ils m’omettront pas d’aller vers
eux comme de bons pasteurs.
Attentifs aux prescriptions sur l’œcuménisme [80],
ils n’oublieront pas les frères qui ne partagent pas avec nous la pleine
communion de l’Église.
Enfin, ils sauront qu’ils sont chargés de tous ceux qui
ne reconnaissent pas le Christ comme leur Sauveur.
Mais, de leur côté, les fidèles doivent être conscients
de leurs devoirs envers les prêtres, entourer d’un amour filial ceux qui
sont leurs pasteurs et leurs pères, partager leurs soucis, les aider
autant que possible par leur prière et leur action : ainsi les prêtres
seront mieux en mesure de surmonter les difficultés et d’accomplir leur
tâche avec fruit [81].
III.
Répartition des prêtres et vocations sacerdotales
10. Répartition des prêtres
Le don spirituel que les prêtres ont reçu à l’ordination
les prépare, non pas à une mission limitée et restreinte, mais à une
mission de salut d’ampleur universelle, « jusqu’aux extrémités de la
terre » (Ac 1, 8) ; n’importe quelle forme de ministère
sacerdotal participe, en effet, aux dimensions universelles de la
mission confiée par le Christ aux Apôtres. Le sacerdoce du Christ,
auquel les prêtres participent réellement, ne peut manquer d’être tourné
vers tous les peuples et tous les temps, sans aucune limitation de race,
de nation ou d’époque, comme le préfigure déjà mystérieusement le
personnage de Melchisédech [82].
Les prêtres se souviendront donc qu’ils doivent avoir au cœur le souci
de toutes les Églises. Ainsi les prêtres des diocèses plus riches en
vocations se tiendront prêts à partir volontiers, avec la permission de
leur Ordinaire ou a son appel, pour exercer leur ministère dans des
pays, des missions ou des œuvres qui souffrent du manque de prêtres.
Les règles d’incardination et d’excardination devront
d’ailleurs être révisées : tout en maintenant cette institution très
ancienne, on l’adaptera aux besoins pastoraux actuels. Là où les
conditions de l’apostolat le réclameront, on facilitera non seulement
une répartition adaptée des prêtres, mais encore des activités
pastorales particulières pour les différents milieux sociaux à l’échelle
d’une région, d’une nation ou d’un continent. Il pourra être utile de
créer à cette fin des séminaires internationaux, des diocèses
particuliers, des prélatures personnelles et autres institutions
auxquelles les prêtres pourront être affectés ou incardinés pour le bien
commun de toute l’Église, suivant des modalités à établir pour chaque
cas, et toujours dans le respect des droits des ordinaires locaux.
L’envoi des prêtres vers un autre pays, surtout s’ils
n’en connaissent pas encore bien la langue et le mode de vie, se fera,
autant que possible, non pas individuellement, mais, à l’exemple des
disciples du Christ [83] ,
par groupes d’au moins deux ou trois, pour qu’ils puissent s’aider
mutuellement. Il est également important de se préoccuper de leur vie
spirituelle et aussi de leur santé physique et psychique. On prévoira,
autant que possible, les implantations et les conditions de travail en
fonction des aptitudes personnelles de chacun. Il est aussi très
important que ceux qui partent vers une autre nation apprennent à bien
connaître, non seulement la langue du pays, mais encore les traits
psycho-sociologiques de la population ; s’ils veulent se mettre
humblement à son service, ils doivent être en communion aussi profonde
que possible avec elle, suivant ainsi l’exemple de l’apôtre Paul, qui
pouvait dire de lui-même : « Oui, libre à l’égard de tous, je me suis
fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre. Je me suis
fait Juif avec les Juifs, afin de gagner les Juifs... » (1 Co 9,
19-20).
11. Le souci des prêtres pour
les vocations sacerdotales
Le pasteur et le gardien de nos âmes [84],
en constituant son Église, a pensé que le peuple choisi et acquis au
prix de son propre Sang [85]
devait toujours avoir ses prêtres jusqu’à la fin du monde, pour que les
chrétiens ne soient jamais comme des brebis qui n’ont pas de bergers [86].
Les Apôtres ont compris cette volonté du Christ : écoutant ce que leur
suggérait le Saint-Esprit, ils ont jugé qu’il était de leur devoir de
choisir des ministres « qui seront capables d’en instruire d’autres à
leur tour » (2 Tm 2, 2).
Ce devoir découle de la mission sacerdotale elle-même,
par laquelle le prêtre participe au souci qu’a toute l’Église d’éviter
toujours ici-bas le manque d’ouvriers dans le Peuple de Dieu. Mais,
comme « le capitaine du navire et les passagers... ont leur cause liée »
[87] , il faut faire
comprendre à l’ensemble du peuple chrétien son devoir de coopérer de
diverses manières – par la prière instante comme par les autres moyens
dont il dispose [88] – à ce
que l’Église ait toujours les prêtres dont elle a besoin pour accomplir
sa mission divine. Il s’agit d’abord, pour les prêtres, d’avoir à cœur
de faire comprendre aux fidèles combien le sacerdoce est important et
nécessaire ; ils y arriveront à la fois par leur prédication et par leur
propre vie, qui doit être un témoignage rayonnant d’esprit de service et
de vraie joie pascale. Et si, après mûre réflexion, ils jugent certains
jeunes ou déjà adultes, capables de remplir ce grand ministère, ils les
aideront, sans craindre les efforts ni les difficultés, à se préparer
comme il convient jusqu’au jour où, dans le respect total de leur
liberté extérieure et intérieure, ils pourront être appelés par les
évêques. Une direction spirituelle attentive et prudente leur sera très
utile pour atteindre ce but. Les parents, les maîtres et les différents
éducateurs doivent faire en sorte que les enfants et les jeunes soient
conscients de la sollicitude du Seigneur pour son troupeau, avertis des
besoins de l’Église et prêts, si le Seigneur les appelle, à répondre
généreusement avec le prophète : « Me voici, envoie-moi » (Is 6,
8). Mais cette voix du Seigneur qui appelle, il ne faut pas s’attendre à
ce qu’elle arrive aux oreilles du futur prêtre d’une manière
extraordinaire. Il s’agit bien plutôt de la découvrir, de la discerner à
travers les signes qui, chaque jour, font connaître la volonté de Dieu
aux chrétiens qui savent écouter : c’est à ces signes que les prêtres
doivent donner toute leur attention [89].
Il est donc recommandé aux prêtres de participer aux
œuvres diocésaines ou nationales des vocations [90].
Les prédications, la catéchèse, les revues doivent apporter une
information précise sur les besoins de l’Église locale et universelle,
mettre en lumière le sens et la grandeur du ministère sacerdotal,
montrer qu’on y trouve, avec bien des charges, également bien des joies,
et surtout dire que c’est le moyen de donner au Christ comme
l’enseignent les Pères, un très grand témoignage d’amour [91].
CHAPITRE III :
La vie des prêtres
I.
Vocation des prêtres à la perfection
12. La vocation des prêtres à la
sainteté
Les prêtres sont ministres du Christ Tête pour
construire et édifier son Corps tout entier, l’Église, comme
coopérateurs de l’ordre épiscopal : c’est à ce titre que le sacrement de
l’ordre les configure au Christ Prêtre. Certes, par la consécration
baptismale, ils ont déjà reçu, comme tous les chrétiens, le signe et le
don d’une vocation et d’une grâce qui comportent pour eux la possibilité
et l’exigence de tendre, malgré la faiblesse humaine [92]
à la perfection dont parle le Seigneur : « Vous donc, vous serez
parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Mais
cette perfection, les prêtres sont tenus de l’acquérir à un titre
particulier : en recevant l’Ordre, ils ont été consacrés à Dieu d’une
manière nouvelle pour être les instruments vivants du Christ Prêtre
éternel, habilités à poursuivre au long du temps l’action admirable par
laquelle, dans sa puissance souveraine, il a restauré la communauté
chrétienne tout entière [93].
Dès lors qu’il tient à sa manière la place du Christ lui-même, tout
prêtre est, de ce fait, doté d’une grâce particulière ; cette grâce le
rend plus capable de tendre, par le service des hommes qui lui sont
confiés et du Peuple de Dieu tout entier, vers la perfection de Celui
qu’il représente ; c’est encore au moyen de cette grâce que sa faiblesse
d’homme charnel se trouve guérie par la sainteté de Celui qui s’est fait
pour nous le Grand Prêtre « saint, innocent, immaculé, séparé des
pécheurs» (He 7, 26).
Le Christ que le Père a sanctifié (c’est-à-dire
consacré) et envoyé dans le monde [94]
« s’est donné pour nous, afin de racheter et de purifier de tout péché
un peuple qui lui appartienne, un peuple ardent à faire le bien » (Tt
2, 14), et ainsi, en passant par la souffrance, il est entré dans sa
gloire [95].
De même, les prêtres, consacrés par l’onction du
Saint-Esprit et envoyés par le Christ, font mourir en eux les œuvres de
la chair et se vouent tout entiers au service des hommes : telle est la
sainteté dont le Christ leur fait don, et par laquelle ils progressent
vers l’Homme parfait [96].
Ainsi donc, c’est en exerçant le ministère de l’Esprit
et de la justice [97]
qu’ils s’enracinent dans la vie spirituelle, pourvu qu’ils soient
accueillants à l’Esprit du Christ qui leur donne la vie et les conduit.
Ce qui ordonne leur vie à la perfection, ce sont leurs actes liturgiques
de chaque jour, c’est leur ministère tout entier, exercé en communion
avec l’évêque et les autres prêtres. Par ailleurs, la sainteté des
prêtres est d’un apport essentiel pour rendre fructueux le ministère
qu’ils accomplissent ; la grâce de Dieu, certes, peut accomplir l’œuvre
du salut même par des ministres indignes, mais en général, Dieu préfère
manifester ses hauts faits par des hommes dociles à l’impulsion et à la
conduite du Saint-Esprit, par des hommes que leur intime union avec le
Christ et la sainteté de leur vie habilitent à dire avec l’apôtre : « Si
je vis, ce n’est plus moi, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2,
20).
C’est pourquoi ce saint Concile, pour atteindre son but
pastoral de rénovation intérieure de l’Église, de diffusion de
l’Évangile dans le monde entier et de dialogue avec le monde
d’aujourd’hui, rappelle instamment à tous les prêtres qu’avec l’aide des
moyens adaptés que l’Église leur propose [98],
ils doivent s’efforcer de vivre de plus en plus une sainteté qui fera
d’eux des instruments toujours mieux adaptés au service du Peuple de
Dieu tout entier.
13. L’exercice de la triple
fonction sacerdotale exige et en même temps favorise la sainteté
C’est l’exercice loyal, inlassable, de leurs fonctions
dans l’Esprit du Christ qui est, pour les prêtres, le moyen authentique
d’arriver à la sainteté.
Ministres de la Parole de Dieu, ils la lisent et
l’écoutent tous les jours pour l’enseigner aux autres ; s’ils ont en
même temps le souci de l’accueillir en eux-mêmes, ils deviendront des
disciples du Seigneur de plus en plus parfaits, selon la parole de
l’apôtre Paul à Timothée : « Applique-toi, donne-toi tout entier, pour
que tous puissent voir tes progrès. Veille sur toi-même et sur ton
enseignement, que ta persévérance s’y révèle ; car c’est en agissant
ainsi que tu te sauveras toi-même avec ceux qui t’écoutent » (1 Tm
4, 15-16). En cherchant le meilleur moyen de transmettre aux autres ce
qu’ils ont contemplé [99],
ils goûteront plus profondément « l’incomparable richesse du Christ » (Ep
3, 8) et la sagesse de Dieu en sa riche diversité [100].
Convaincus que c’est le Seigneur qui ouvre les cœurs [101]
et que leur pouvoir extraordinaire vient de la puissance de Dieu et non
pas d’eux-mêmes [102],
ils arriveront dans l’acte même de transmettre la Parole à s’unir plus
intimement avec le Christ Docteur et à se laisser conduire par son
Esprit. Communiant ainsi au Christ, ils participent à la charité de
Dieu, dont le Mystère, caché depuis les siècles [103],
a été révélé dans le Christ.
Ministres de la liturgie, surtout dans le sacrifice de
la messe, les prêtres agissent de manière spéciale à la place du Christ,
qui s’est offert comme victime pour sanctifier les hommes ; ils sont dès
lors invités à imiter ce qu’ils accomplissent : célébrant le mystère de
la mort du Seigneur, ils doivent prendre soin de mortifier leurs
membres, se gardant des vices et de tout mauvais penchant [104].
Dans le mystère du sacrifice eucharistique, où les prêtres exercent leur
fonction principale, c’est l’œuvre de notre Rédemption qui s’accomplit
sans cesse [105]. C’est
pourquoi il leur est vivement recommandé de célébrer la messe tous les
jours ; même si les fidèles ne peuvent y être présents, c’est un acte du
Christ et de l’Église [106].
En s’unissant à l’acte du Christ Prêtre, chaque jour, les prêtres
s’offrent à Dieu tout entiers ; en se nourrissant du Corps du Christ,
ils participent du fond d’eux-mêmes à la charité de celui qui se donne
aux fidèles en nourriture. De même, dans l’administration des
sacrements, les prêtres s’unissent à l’intention et à la charité du
Christ. Ils le font tout spécialement en se montrant toujours
disponibles pour administrer le sacrement de pénitence chaque fois que
les fidèles le demandent de manière raisonnable. Par l’office divin, ils
prêtent leurs voix à l’Église qui, sans interruption, prie au nom de
toute l’humanité, en union avec le Christ « toujours vivant pour
intercéder en notre faveur » (He 7, 25).
Guides et pasteurs du Peuple de Dieu, ils sont poussés
par la charité du Bon Pasteur à donner leur vie pour leurs brebis [107]
, prêts à aller jusqu’au sacrifice suprême à l’exemple des prêtres qui,
même de notre temps, n’ont pas hésité à donner leur vie. Éducateurs des
chrétiens dans la foi, ayant eux-mêmes « l’assurance voulue pour l’accès
au sanctuaire par le sang du Christ » (He 10, 19), ils
s’approchent de Dieu « avec un cœur sincère dans la plénitude de la foi
» (He 10, 22) ; ils ont une ferme espérance à l’égard de leurs
fidèles [108], afin que,
réconfortés par Dieu, ils puissent eux-mêmes réconforter ceux qui
subissent toutes sortes d’épreuves [109].
Responsables de la communauté, ils pratiquent l’ascèse propre au pasteur
d’âmes : renoncer à leur intérêt personnel, ne pas chercher leur propre
avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés [110],
progresser sans cesse dans un accomplissement plus parfait de la tâche
pastorale, être prêts, s’il le faut, à s’engager dans des voies
pastorales nouvelles sous la conduite de l’Esprit d’amour qui souffle où
il veut [111].
14. Unité et harmonie de la vie
des prêtres
Dans le monde d’aujourd’hui, on doit faire face à tant
de tâches, on est pressé par tant de problèmes divers – et réclamant
souvent une solution rapide – qu’on risque plus d’une fois d’aboutir à
la dispersion. Les prêtres, eux, sont engagés dans les multiples
obligations de leur fonction, ils sont tiraillés, et ils peuvent se
demander, non sans angoisse, comment faire l’unité entre leur vie
intérieure et les exigences de l’action extérieure. Cette unité de vie
ne peut être réalisée ni par une organisation purement extérieure des
activités du ministère, ni par la seule pratique des exercices de piété
qui, certes, y contribue grandement. Ce qui doit permettre aux prêtres
de la construire, c’est de suivre, dans l’exercice du ministère,
l’exemple du Christ Seigneur, dont la nourriture était de faire la
volonté de celui qui l’a envoyé et d’accomplir son œuvre [112].
Car, en vérité, le Christ, pour continuer toujours à
faire dans le monde, par l’Église, la volonté du Père, agit à travers
ses ministres. C’est donc lui qui demeure toujours la source et le
principe d’unité de leur vie. Les prêtres réaliseront cette unité de vie
en s’unissant au Christ dans la découverte de la volonté du Père, et
dans le don d’eux-mêmes pour le troupeau qui leur est confié [113].
Assumant ainsi le rôle du Bon Pasteur, ils trouveront dans l’exercice de
la charité pastorale le lien de la perfection sacerdotale qui assure
l’unité de leur vie et de leur action. Or, cette charité pastorale [114]
découle avant tout du sacrifice eucharistique ; celui-ci est donc le
centre et la racine de toute la vie du prêtre, dont l’esprit sacerdotal
s’efforce d’intérioriser ce qui se fait sur l’autel du sacrifice. Cela
n’est possible que si les prêtres, par la prière, pénètrent de plus en
plus profondément dans le mystère du Christ.
Mais la vérification concrète de cette unité de vie ne
peut se faire que par une réflexion sur toutes leurs activités, afin de
discerner quelle est la volonté de Dieu [115],
c’est-à-dire afin de savoir dans quelle mesure ces activités sont
conformes aux normes de la mission évangélique de l’Église. Car la
fidélité au Christ est inséparable de la fidélité à l’Église. La charité
pastorale exige donc des prêtres, s’ils ne veulent pas courir pour rien
[116], un travail vécu en
communion permanente avec les évêques et leurs autres frères dans le
sacerdoce. Tel sera, pour les prêtres, le moyen de trouver dans l’unité
même de la mission de l’Église l’unité de leur propre vie. Ainsi, ils
s’uniront à leur Seigneur, et par lui, au Père, dans l’Esprit Saint ;
ainsi ils pourront être tout remplis de consolation et surabonder de
joie [117].
II. Exigences spirituelles particulières dans la vie des prêtres
15. Humilité et obéissance
Parmi les vertus les plus indispensables pour le
ministère des prêtres, il faut mentionner la disponibilité intérieure
qui leur fait rechercher non pas leur propre volonté, mais la volonté de
celui qui les a envoyés [118].
Car l’œuvre divine à laquelle les prêtres sont appelés par l’Esprit
Saint [119] dépasse
toutes les forces, toute la sagesse de l’homme : « Ce qu’il y a de
faible dans le monde, Dieu l’a choisi pour la confusion de ce qui est
fort » (1 Co 1, 27). Le véritable ministre du Christ est donc un
homme conscient de sa propre faiblesse, travaillant dans l’humilité,
discernant ce qui plaît au Seigneur [120]
; enchaîné pour ainsi dire par l’Esprit [121],
il se laisse conduire en tout par la volonté de Celui qui veut que tous
les hommes soient sauvés. Cette volonté, il sait la découvrir et s’y
attacher au long de la vie quotidienne, parce qu’il est humblement au
service de tous ceux qui lui sont confiés par Dieu dans le cadre de la
charge reçue et des multiples événements de l’existence.
Mais, le ministère sacerdotal étant le ministère de
l’Église elle-même, on ne peut s’en acquitter que dans la communion
hiérarchique du Corps tout entier. C’est donc la charité pastorale qui
pousse les prêtres, au nom de cette communion, à consacrer leur volonté
propre par l’obéissance au service de Dieu et de leurs frères, à
accueillir et à exécuter en esprit de foi les ordres et les conseils du
Souverain Pontife, de leur évêque et de leurs autres supérieurs, à
dépenser volontiers tout et à se dépenser eux-mêmes [122]
dans toutes les charges qui leur sont confiées, si humbles et si pauvres
soient-elles. Par ce moyen, ils maintiennent et renforcent
l’indispensable unité avec leurs frères dans le ministère, et surtout
avec ceux que le Seigneur a établis comme dirigeants visibles de son
Église ; par ce moyen, ils travaillent à l’édification du Corps du
Christ, qui grandit grâce à « toutes sortes de jointures [123]
». Cette obéissance conduit à une manière plus mûre de vivre la liberté
des enfants de Dieu ; quand l’accomplissement de leur tâche et l’élan de
la charité amènent des prêtres à une recherche réfléchie de voies
nouvelles en vue du bien de l’Église, c’est l’obéissance qui exige, par
sa nature même, qu’ils exposent leurs projets avec confiance et qu’ils
insistent sur les besoins du troupeau qui leur est confié, tout en
restant prêts à se soumettre toujours au jugement de ceux qui sont, dans
l’Église de Dieu, les premiers responsables.
Cette humilité, cette obéissance responsable et
volontaire modèlent les prêtres à l’image du Christ ; ils ont en eux les
sentiments qui furent dans le Christ Jésus : « Il s’est dépouillé
lui-même en prenant la condition de serviteur... en se faisant obéissant
jusqu’à la mort » (Ph 2, 7-9), et par cette obéissance il a
vaincu et racheté la désobéissance d’Adam, comme en témoigne l’Apôtre :
« Comme, par la désobéissance d’un seul, la multitude a été constituée
pécheresse, ainsi, par l’obéissance d’un seul, la multitude sera-t-elle
constituée juste » (Rm 5, 19).
16. Choisir le célibat et le
considérer comme un don
La pratique de la continence parfaite et perpétuelle
pour le Royaume des cieux a été recommandée par le Christ Seigneur [124]
; tout au long des siècles, et de nos jours encore, bien des fidèles
l’ont acceptée joyeusement et pratiquée sans reproche. Pour la vie
sacerdotale particulièrement, l’Église l’a tenue en haute estime. Elle
est à la fois signe et stimulant de la charité pastorale, elle est une
source particulière de fécondité spirituelle dans le monde [125].
Certes, elle n’est pas exigée par la nature du sacerdoce, comme le
montrent la pratique de l’Église primitive [126]
et la tradition des Églises orientales. Celles-ci ont des prêtres qui
choisissent, par don de la grâce, de garder le célibat – ce que font les
évêques –, mais on y trouve aussi des prêtres mariés dont le mérite est
très grand ; tout en recommandant le célibat ecclésiastique, ce saint
Concile n’entend aucunement modifier la discipline différente qui est
légitimement en vigueur dans les Églises orientales ; avec toute son
affection, il exhorte les hommes mariés qui ont été ordonnés prêtres à
persévérer dans leur sainte vocation et dans le don total et généreux de
leur vie au troupeau qui leur est confié [127].
Mais le célibat a de multiples convenances avec le
sacerdoce. La mission du prêtre, est de se consacrer tout entier au
service de l’humanité nouvelle que le Christ, vainqueur de la mort, fait
naître par son Esprit dans le monde, et qui tire son origine, non pas «
du sang, ni d’un pouvoir charnel, ni d’un vouloir d’homme, mais de Dieu
» (Jn 1, 13). En gardant la virginité ou le célibat pour le Royaume des
cieux [128], les prêtres
se consacrent au Christ d’une manière nouvelle et privilégiée, il leur
est plus facile de s’attacher à lui sans que leur cœur soit partagé [129],
ils sont plus libres pour se consacrer, en lui et par lui, au service de
Dieu et des hommes, plus disponibles pour servir son Royaume et l’œuvre
de la régénération surnaturelle, plus capables d’accueillir largement la
paternité dans le Christ. Ils témoignent ainsi devant les hommes qu’ils
veulent se consacrer sans partage à la tâche qui leur est confiée :
fiancer les chrétiens à l’époux unique comme une vierge pure à présenter
au Christ [130] ; ils
évoquent les noces mystérieuses voulues par Dieu, qui se manifesteront
pleinement aux temps à venir : celles de l’Église avec l’unique époux
qui est le Christ [131].
Enfin, ils deviennent le signe vivant du monde à venir, déjà présent par
la foi et la charité, où les enfants de la résurrection ne prennent ni
femme ni mari [132].
C’est donc pour des motifs fondés dans le mystère du
Christ et sa mission, que le célibat, d’abord recommandé aux prêtres, a
été ensuite imposé par une loi dans l’Église latine à tous ceux qui se
présentent aux ordres sacrés. Cette législation, ce saint Concile
l’approuve et la confirme à nouveau en ce qui concerne les candidats au
presbytérat. Confiant en l’Esprit, il est convaincu que le Père accorde
généreusement le don du célibat, si adapté au sacerdoce du Nouveau
Testament, pourvu qu’il soit humblement et instamment demandé par ceux
que le sacrement de l’Ordre fait participer au sacerdoce du Christ, bien
plus, par l’Église tout entière. Le saint Concile s’adresse encore aux
prêtres qui ont fait confiance à la grâce de Dieu, et qui ont librement
et volontairement accueilli le célibat, selon l’exemple du Christ :
qu’ils s’y attachent généreusement et cordialement, qu’ils persévèrent
fidèlement dans leur état, qu’ils reconnaissent la grandeur du don que
le Père leur a fait et que le Seigneur exalte si ouvertement [133],
qu’ils contemplent les grands mystères signifiés et réalisés par leur
célibat. Certes, il y a, dans le monde actuel, bien des hommes qui
déclarent impossible la continence parfaite : c’est une raison de plus
pour que les prêtres demandent avec humilité et persévérance, en union
avec l’Église, la grâce de la fidélité, qui n’est jamais refusée à ceux
qui la demandent. Qu’ils emploient aussi les moyens naturels et
surnaturels qui sont à la disposition de tous. Les règles éprouvées par
l’expérience de l’Église, surtout celles de l’ascèse, ne sont pas moins
nécessaires dans le monde d’aujourd’hui : que les prêtres sachent les
observer. Le saint Concile invite donc, non seulement les prêtres, mais
tous les fidèles, à avoir à cœur ce don précieux du célibat sacerdotal
et à demander à Dieu de l’accorder toujours avec abondance à son Église.
17. Attitude à l’égard du monde
et des biens terrestres – Pauvreté volontaire
La vie amicale et fraternelle des prêtres entre eux et
avec les autres hommes leur permet d’apprendre à honorer les valeurs
humaines et à apprécier les biens créés comme des dons de Dieu. Vivant
dans le monde, ils doivent pourtant savoir que, selon la parole de notre
Seigneur et Maître, ils ne sont pas du monde [134].
Usant donc de ce monde comme s’ils n’en usaient pas [135],
ils arriveront à la liberté qui les délivrera de tous les soucis
désordonnés et les rendra accueillants pour écouter Dieu qui leur parle
à travers la vie quotidienne. Cette liberté et cet accueil font grandir
le discernement spirituel qui fait trouver l’attitude juste à l’égard du
monde et des biens terrestres. Attitude essentielle pour les prêtres,
car la mission de l’Église s’accomplit au cœur du monde, et les biens
créés sont absolument nécessaires au progrès personnel de l’homme. Les
prêtres doivent donc être reconnaissants envers le Père céleste de tout
ce qu’il leur donne pour leur permettre de bien mener leur existence.
Mais il faut aussi que la lumière de la foi les aide à exercer leur
discernement sur ce qui se trouve sur leur chemin ; ils doivent ainsi en
venir à utiliser leurs biens d’une manière juste qui correspond à la
volonté de Dieu, et à rejeter tout ce qui fait obstacle à leur mission.
Car les prêtres ont le Seigneur pour « part » et pour « héritage » (Nb
18, 20), si bien qu’ils ne doivent se servir des biens temporels que
pour les usages permis par la doctrine du Christ Seigneur et les
préceptes de l’Église.
Quant aux biens ecclésiastiques proprement dits, les
prêtres les administreront conformément à leur nature et selon les lois
ecclésiastiques, autant que possible avec l’aide de laïcs compétents.
Ces biens seront toujours employés pour les fins qui justifient
l’existence de biens temporels d’Église, c’est-à-dire pour organiser le
culte divin, assurer au clergé un niveau de vie suffisant et soutenir
les œuvres d’apostolat sacré et de charité, spécialement en faveur des
indigents [136]. Quant
aux ressources qu’ils acquièrent à l’occasion de l’exercice d’une
fonction ecclésiastique, sous réserve des législations particulières [137],
les prêtres, aussi bien que les évêques, les emploieront d’abord pour
s’assurer un niveau de vie suffisant et pour accomplir les devoirs de
leur états ; et ce qui restera, ils auront à cœur de l’employer pour le
bien de l’Église ou pour des œuvres de charité. Bref, une fonction
d’Église ne doit pas devenir une activité lucrative ; les revenus qui en
proviennent ne sauraient être utilisés pour augmenter le patrimoine
personnel du prêtre [138].
C’est pourquoi les prêtres, loin d’attacher leur cœur à la richesse [139],
éviteront toute espèce de cupidité et rejetteront soigneusement tout ce
qui aurait une apparence d’activité commerciale.
Ils sont même invités à embrasser la pauvreté volontaire
qui rendra plus évidente leur ressemblance avec le Christ et les fera
plus disponibles au saint ministère. Le Christ s’est fait pauvre pour
nous, lui qui était riche, afin de nous enrichir par sa pauvreté [140].
Les Apôtres, à leur tour, ont montré par leur exemple qu’il faut donner
gratuitement ce que Dieu accorde gratuitement [141],
et ils ont su s’habituer à l’abondance comme au dénuement [142].
Une certaine mise en commun matérielle, à l’image de la communauté des
biens que vante l’histoire de la primitive Église [143],
est une excellente voie d’accès à la charité pastorale ; c’est une
manière de vivre louable qui permet aux prêtres de remettre en pratique
l’esprit de pauvreté recommandé par le Christ.
Que les prêtres et les évêques se laissent donc conduire
par l’Esprit qui a consacré le Sauveur par l’onction et l’a envoyé
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres [144]
; qu’ils évitent tout ce qui pourrait, d’une manière ou d’une autre,
écarter les pauvres ; qu’ils rejettent, plus encore que les autres
disciples du Christ, toute apparence de vanité dans ce qui leur
appartient. Qu’ils installent leur maison de manière qu’elle ne paraisse
inaccessible à personne et que jamais personne, même les plus humbles,
n’ait honte d’y venir.
III. Moyens au
service de la vie des prêtres
18. Moyens pour le développement
de la vie spirituelle
Pour mieux vivre leur union au Christ dans toutes les
circonstances de la vie, les prêtres disposent, outre l’exercice
conscient de leur ministère, d’un certain nombre de moyens, généraux ou
particuliers, anciens ou nouveaux : le Saint-Esprit n’a jamais manqué
d’en susciter dans le Peuple de Dieu, et l’Église, soucieuse de la
sanctification de ses membres, en recommande, et parfois même en impose
l’usage [145]. À la
première place parmi ces moyens de développer la vie spirituelle, se
situent les actes par lesquels les chrétiens se nourrissent de la Parole
de Dieu aux deux tables de l’Écriture Sainte et de l’Eucharistie [146]
; personne n’ignore l’importance de leur fréquentation assidue pour la
sanctification des prêtres.
Les ministres de la grâce sacramentelle s’unissent
intimement au Christ Sauveur et Pasteur lorsqu’ils reçoivent avec fruit
les sacrements, spécialement par la confession sacramentelle fréquente :
préparée par l’examen de conscience quotidien, celle-ci est un soutien
très précieux pour l’indispensable conversion du cœur à l’amour du Père
des miséricordes. À la lumière de leur foi nourrie par la lecture de la
Bible, ils peuvent rechercher avec attention les signes de Dieu et les
appels de sa grâce à travers la diversité des événements de l’existence
; ils deviennent ainsi de plus en plus dociles à la mission qu’ils ont
assumée dans le Saint-Esprit. De cette docilité les prêtres retrouvent
sans cesse le merveilleux modèle dans la bienheureuse Vierge Marie :
conduite par le Saint-Esprit, elle s’est donnée tout entière au mystère
de la rédemption de l’humanité [147]
; mère du Grand Prêtre éternel, reine des Apôtres, soutien de leur
ministère, elle a droit à la dévotion filiale des prêtres, à leur
vénération et à leur amour.
Pour pouvoir accomplir avec fidélité leur ministère, les
prêtres doivent avoir à cœur de converser chaque jour avec le Christ
Seigneur à l’occasion de la visite et du culte personnel de la très
sainte Eucharistie ; ils doivent aimer les temps de retraite et tenir à
la direction spirituelle. Bien des moyens, en particulier les méthodes
approuvées d’oraison et les diverses formes de prière qu’ils choisissent
librement, permettent aux prêtres de rechercher et d’implorer de Dieu le
véritable esprit d’adoration, grâce auquel, avec le peuple qui leur est
confié, ils s’uniront intimement au Christ médiateur de la Nouvelle
Alliance ; comme des fils adoptifs ils pourront alors crier : « Abba!
c’est-à-dire Père » (Rm 8, 15).
19. Étude et science pastorale
Au cours du rite sacré de leur ordination, l’évêque
invite les prêtres à « faire preuve de maturité par leur science», à ce
que leur « enseignement soit un remède spirituel pour le Peuple de Dieu
[148] ». Cette science du
ministère sacré doit elle-même être sacrée ; découlant d’une source
sacrée, elle vise un but qui est lui-même sacré. Puisée avant tout dans
la lecture et la méditation de la sainte Écriture [149],
elle trouve encore une nourriture fructueuse dans l’étude des saints
Pères, des docteurs de l’Église et d’autres témoins de la Tradition. En
outre, pour répondre de manière juste aux questions posées par les
hommes d’aujourd’hui, il importe que les prêtres aient une connaissance
sérieuse des documents du Magistère, spécialement ceux des conciles et
des Pontifes romains, et qu’ils sachent consulter les meilleurs auteurs
théologiques dont la science est reconnue.
Étant donné qu’actuellement la culture humaine et même
les sciences sacrées progressent et se renouvellent, les prêtres sont
appelés à perfectionner leurs connaissances religieuses et humaines de
façon adaptée et continuelle ; ils se préparent ainsi à mieux engager le
dialogue avec leurs contemporains.
Pour faciliter aux prêtres le travail d’étude et la
connaissance des méthodes d’évangélisation et d’apostolat, on fera tout
le nécessaire pour mettre à leur disposition ce dont ils ont besoin : on
organisera, suivant les situations locales, des sessions ou des congrès,
on fondera des centres d’études pastorales, on créera des bibliothèques,
on confiera à des hommes compétents l’organisation du travail de
réflexion. Les évêques devront aussi, chacun pour son compte ou à
plusieurs, trouver le meilleur moyen de donner à tous les prêtres, à des
moments déterminés, en particulier quelques années après leur ordination
[150], la possibilité de
suivre une session, grâce à laquelle ils pourront perfectionner leurs
connaissances pastorales et théologiques, affermir leur vie spirituelle
et partager avec leurs frères leurs expériences apostoliques [151].
On utilisera également ces moyens, ou d’autres mieux adaptés, pour venir
en aide particulièrement à ceux qui sont nommés curés, à ceux qui sont
affectés à une activité pastorale nouvelle, à ceux qui partent dans un
autre diocèse ou dans un autre pays.
Enfin, les évêques veilleront à ce que certains prêtres
se consacrent à une étude plus approfondie des sciences sacrées : il
s’agit, en effet, de ne pas manquer de maîtres capables de former les
clercs, d’aider les autres prêtres et les fidèles à acquérir les
connaissances dont ils ont besoin, d’encourager le sain développement
des sciences sacrées qui est absolument indispensable à l’Église.
20. La juste rémunération à
assurer aux prêtres
Les prêtres consacrent leur vie au service de Dieu en
accomplissant la tâche qui leur est confiée ; ils méritent donc de
recevoir une juste rémunération « car l’ouvrier mérite son salaire » (Lc
10, 7) [152], et « le
Seigneur a prescrit à ceux qui annoncent l’Évangile de vivre de
l’Évangile » (1 Co 9, 14). Là où rien d’autre n’existe pour
assurer cette juste rémunération, faire le nécessaire pour assurer aux
prêtres un niveau de vie suffisant et digne est, à proprement parler,
une obligation pour les chrétiens, puisque c’est à leur service que les
prêtres consacrent leur activité. Les évêques, pour leur part, ont le
devoir de rappeler aux chrétiens cette obligation ; ils doivent veiller
– chacun pour son diocèse ou, de préférence, à plusieurs ensemble dans
un même territoire – à établir des règles pour assurer comme il se doit
une vie convenable à ceux qui exercent, ou ont exercé, une fonction au
service du Peuple de Dieu. La rémunération versée à chacun devra tenir
compte de la nature de la fonction exercée et des circonstances de temps
et de lieu, mais elle sera fondamentalement la même pour tous ceux qui
sont dans la même situation ; elle devra être adaptée aux conditions où
ils se trouvent ; en outre, elle leur laissera les moyens, non seulement
d’assurer comme il se doit la rémunération de ceux qui se dévouent à
leur service, mais encore d’apporter eux-mêmes une aide à ceux qui sont
dans le besoin, car ce ministère à l’égard des pauvres a toujours été en
grand honneur dans l’Église dès ses origines. Enfin, cette rémunération
devra permettre aux prêtres de prendre chaque année, pendant une durée
suffisante, les vacances dont ils ont besoin ; les évêques doivent
veiller à ce que ce temps de vacances soit assuré aux prêtres.
C’est à la fonction remplie par les ministres sacrés
qu’il faut accorder la première place. De ce fait, il faut abandonner le
système dit des « bénéfices » ou, du moins, le réformer de telle manière
que l’aspect bénéficial, c’est-à-dire le droit aux revenus de la
dotation attachée à la fonction, soit traité comme secondaire. Le droit
donnera donc la priorité à la fonction ecclésiastique elle-même,
désignation qui s’appliquera désormais à toute charge conférée de façon
stable pour être exercée en vue d’une fin spirituelle.
21. Constitution de caisses
communes et organisation de la sécurité sociale pour les prêtres
Il faut toujours se référer à l’exemple des croyants de
la primitive Église à Jérusalem : « Entre eux, tout était commun » (Ac
4, 32) et « on distribuait à chacun suivant ses besoins » (Ac 4,
35). C’est en ce sens qu’il est très souhaitable d’avoir, au moins dans
les régions où la vie matérielle du clergé dépend, entièrement ou en
grande partie, des offrandes des fidèles, une institution diocésaine
pour rassembler les dons faits à cette fin ; elle sera administrée par
l’évêque assisté de prêtres délégués et, là où cela paraît utile, de
laïcs compétents en matière financière. Il reste également désirable
qu’il y ait, en outre, autant que possible, pour chaque diocèse ou
chaque pays, un fonds commun permettant aux évêques de satisfaire à
d’autres obligations envers les personnes qui sont au service de
l’Église et de subvenir aux différents besoins du diocèse ; cette caisse
doit aussi permettre aux diocèses plus riches d’aider les plus pauvres,
pour que le superflu des uns subvienne à l’indigence des autres [153].
Il devra être alimenté avant tout par les sommes provenant des offrandes
des fidèles, mais également par d’autres ressources, que le droit devra
préciser.
En outre, dans les pays où la sécurité sociale n’est pas
encore correctement organisée en faveur du clergé, les conférences
épiscopales, compte tenu toujours des lois ecclésiastiques et civiles,
veilleront à ce qu’il existe, soit des organismes diocésains –
éventuellement fédérés entre eux –, soit des organismes interdiocésains,
soit une association établie pour l’ensemble du territoire, en vue
d’organiser, sous le contrôle de la hiérarchie, d’une part une
prévoyance et une assistance médicale satisfaisante, d’autre part la
prise en charge due aux prêtres pour les cas d’infirmité, d’invalidité
ou de vieillesse. Les prêtres soutiendront l’organisme ainsi créé dans
un esprit de solidarité avec leurs frères, prenant part ainsi à leur
épreuve [154]. Ils
s’apercevront en même temps qu’ils se trouvent libérés du souci de
l’avenir, et donc en mesure de pratiquer la pauvreté avec plus d’ardeur
évangélique et de se consacrer tout entiers au salut des âmes. Enfin,
les responsables feront en sorte que les différents organismes nationaux
aient des liens entre eux, ce qui leur donnera une plus grande solidité
et une plus large diffusion.
CONCLUSION ET
EXHORTATION
22. Conscient des joies de la vie sacerdotale, ce saint
Concile ne peut cependant ignorer les difficultés dont souffrent les
prêtres dans les conditions de la vie actuelle. Il se rend compte de la
transformation de la situation économique et sociale, et même des mœurs
; il se rend compte du bouleversement de la hiérarchie des valeurs dans
le jugement des hommes. Dans ces conditions les ministres de l’Église,
et même parfois les fidèles, se sentent comme étrangers, à ce monde ;
avec anxiété, ils se demandent quels moyens, quels mots trouver pour
entrer en communication avec lui. Obstacles nouveaux à la vie de foi,
stérilité apparente du labeur accompli, dure épreuve de la solitude,
tout cela peut risquer de les conduire au découragement.
Mais ce monde, tel qu’il est aujourd’hui, ce monde
confié à l’amour et au ministère des pasteurs de l’Église, Dieu l’a tant
aimé qu’il a donné pour lui son Fils unique [155].
En vérité, avec tout le poids de son péché, mais aussi avec la richesse
de ses possibilités, ce monde offre à l’Église les pierres vivantes [156]
qui s’intègrent à la construction pour être une demeure de Dieu dans
l’Esprit [157]. Et c’est
encore l’Esprit Saint qui pousse l’Église à ouvrir des chemins nouveaux
pour aller au-devant du monde d’aujourd’hui ; c’est lui qui, de ce fait,
suggère et encourage les adaptations qui s’imposent pour le ministère
sacerdotal.
Que les prêtres ne l’oublient pas : ils ne sont jamais
seuls dans leur action, ils s’appuient sur la force du Dieu
tout-puissant ; que leur foi au Christ, qui les a appelés à participer à
son sacerdoce, les aide à se donner en toute confiance à leur ministère,
car ils savent que Dieu est assez puissant pour augmenter en eux la
charité [158]. Qu’ils ne
l’oublient pas non plus : ils ont pour compagnons leurs frères dans le
sacerdoce, bien plus, les fidèles du monde entier. Car tous les prêtres
travaillent ensemble pour accomplir le dessein divin du salut, le
Mystère du Christ caché depuis les siècles en Dieu [159],
qui ne se réalise que peu à peu, par l’effort coordonné de ministères
différents, « en vue de l’édification du Corps du Christ jusqu’à ce
qu’il atteigne toute sa taille». Tout cela, certes est caché avec le
Christ en Dieu [160], et
c’est surtout la foi qui peut le percevoir. C’est dans la foi que
doivent marcher les guides du Peuple de Dieu, suivant l’exemple
d’Abraham le fidèle, qui, « par la foi, obéit à l’appel de partir vers
un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit ne sachant où il
allait » (He 11, 8). En vérité, l’intendant des mystères de Dieu
ressemble au semeur dont le Seigneur a dit : « Qu’il dorme ou qu’il se
lève, la nuit ou le jour, la semence germe et pousse, il ne sait comment
» (Mc 4, 27). D’ailleurs, si le Seigneur Jésus a dit : « Gardez
courage! j’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33), il n’a pas, pour
autant, promis à l’Église la victoire totale ici-bas. Ce qui fait la
joie de ce saint Concile, c’est que la terre, ensemencée par la graine
de l’Évangile, donne aujourd’hui du fruit en bien des endroits, sous la
conduite de l’Esprit du Seigneur qui remplit l’univers et qui a fait
naître au cœur de tant de prêtres et de tant de fidèles un esprit
vraiment missionnaire. Pour tout cela, avec toute son affection, le
saint Concile remercie les prêtres du monde entier. Et « à celui qui
peut tout faire, et bien au-delà de nos demandes et de nos pensées, en
vertu de la puissance qui agit en nous, à lui la gloire ans l’Église et
le Christ Jésus » (Ep 3, 20-21).
Tout l’ensemble et chacun des points qui ont été édictés
dans ce décret ont plu aux Pères du Concile. Et Nous, en vertu du
pouvoir apostolique que Nous tenons du Christ, en union avec les
vénérables Pères, Nous les approuvons, arrêtons et décrétons dans le
Saint-Esprit, et Nous ordonnons que ce qui a été établi en Concile soit
promulgué pour la gloire de Dieu.
Rome, à Saint-Pierre, le 7 décembre 1965.
Moi, Paul, évêque de l’Église catholique.
(Suivent les
signatures des Pères)
Signatures des
Pères
Moi, PAUL, évêque de l’Église catholique.
† Ego FRANCISCUS titulo Ss. Ioannis et Pauli Presbyter Cardinalis
SPELLMAN, Archiepiscopus Neo-Eboracensis.
† Ego IACOBUS titulo Ss. Bonifacii et Alexii Presbyter Cardinalis DE
BARROS CÂMARA, Archiepiscopus S. Sebastiani Fluminis Ianuarii.
† Ego IOSEPHUS titulo S. Ioannis ante Portam Latinam Presbyter
Cardinalis FRINGS, Archiepiscopus Coloniensis.
† Ego ERNESTUS titulo S. Sabinae Presbyter Cardinalis RUFFINI,
Archiepiscopus Panormitanus.
† Ego ANTONIUS titulo S. Laurentii in Panisperna Presbyter Cardinalis
CAGGIANO, Archiepiscopus Bonaërensis.
Ego PETRUS titulo S. Praxedis Presbyter Cardinalis CIRIACI.
† Ego MAURITIUS titulo S. Mariae de Pace Presbyter Cardinalis FELTIN,
Archiepiscopus Parisiensis.
† Ego IOSEPHUS titulo S. Mariae de Victoria Presbyter Cardinalis
SIRI, Archiepiscopus Ianuensis.
† Ego STEPHANUS titulo S. Mariae Trans Tiberim Presbyter Cardinalis
WYSZYNSKI, Archiepiscopus Gnesnensis et Varsaviensis, Primas Poloniae.
† Ego BENIAMINUS titulo S. Vitalis Presbyter Cardinalis DE ARRIBA Y
CASTRO, Archiepiscopus Tarraconensis.
† Ego FERDINANDUS titulo S. Augustini Presbyter Cardinalis QUIROGA Y
PALACIOS, Archiepiscopus Compostellanus.
† Ego PAULUS AEMILIUS titulo S. Mariae Angelorum in Thermis Presbyter
Cardinalis LEGER, Archiepiscopus Marianopolitanus.
† Ego IOSEPHUS HUMBERTUS titulo Ss. Andreae et Gregorii ad Clivum
Scauri Presbyter Cardinalis QUINTERO, Archiepiscopus Caracensis.
† Ego ALOISIUS titulo S. Mariae Novae Presbyter Cardinalis CONCHA,
Archiepiscopus Bogotensis.
Ego IOSEPHUS titulo S. Priscae Presbyter Cardinalis DA COSTA NUNES.
Ego HILDEBRANDUS titulo S. Sebastiani ad Catacumbas Presbyter
Cardinalis ANTONIUTTI.
Ego EPHRAEM titulo S. Crucis in Hierusalem Presbyter Cardinalis
FORNI.
† Ego IOANNES titulo S. Mariae de Aracoeli Presbyter Cardinalis
LANDAZURI RICKETTS, Archiepiscopus Limanus, Primas Peruviae.
† Ego RADULFUS titulo S. Bernardi ad Thermas Presbyter Cardinalis
SILVA HENRIQUEZ, Archiepiscopus S. Iacobi in Chile.
† Ego LEO IOSEPHUS titulo S. Petri ad Vincula Presbyter Cardinalis
SUENENS, Archiepiscopus Mechliniensis-Bruxellensis.
† Ego IOSEPHUS titulo S. Athanasii Presbyter Cardinalis SLIPYI,
Archiepiscopus Maior Ucrainorum.
† Ego LAURENTIUS titulo S. Leonis I Presbyter Cardinalis JAEGER,
Archiepiscopus Paderbornensis.
† Ego IOSEPHUS titulo S. Crucis in via Flaminia Presbyter Cardinalis
BERAN, Archiepiscopus Pragensis.
† Ego MAURITIUS titulo D.nae N.ae de SS. Sacramento et Martyrum
Canadensium Presbyter Cardinalis ROY, Archiepiscopus Quebecensis, Primas
Canadiae.
† Ego IOSEPHUS titulo S. Teresiae Presbyter Cardinalis MARTIN,
Archiepiscopus Rothomagensis.
† Ego AUDOËNUS titulo S. Praxedis Presbyter Cardinalis MCCANN,
Archiepiscopus Civitatis Capitis.
† Ego LEO STEPHANUS titulo S. Balbinae Presbyter Cardinalis DUVAL,
Archiepiscopus Algeriensis.
† Ego ERMENEGILDUS titulo Reginae Apostolorum Presbyter Cardinalis
FLORIT, Archiepiscopus Florentinus.
† Ego FRANCISCUS titulo Ss. Petri et Pauli in via Ostiensi Presbyter
Cardinalis ŠEPER, Archiepiscopus Zagrabiensis.
Ego CAROLUS S. Mariae in Porticu Diaconus Cardinalis JOURNET.
† Ego ALBERTUS GORI, Patriarcha Hierosolymitanus Latinorum.
† Ego PAULUS II CHEIKHO, Patriarcha Babylonensis Chaldaeorum.
† Ego IGNATIUS PETRUS XVI BATANIAN, Patriarcha Ciliciae Armenorum.
† Ego IOSEPHUS VIEIRA ALVERNAZ, Patriarcha Indiarum Orientalium.
† Ego IOANNES CAROLUS MCQUAID, Archiepiscopus Dublinensis, Primas
Hiberniae.
† Ego ANDREAS ROHRACHER, Archiepiscopus Salisburgensis, Primas
Germaniae.
† Ego DEMETRIUS MOSCATO, Archiepiscopus Primas Salernitanus et
Administrator Perpetuus Acernensis.
† Ego HUGO CAMOZZO, Archiepiscopus Pisanus et Primas Sardiniae et
Corsicae.
† Ego ALEXANDER TOKI , Archiepiscopus Antibarensis et Primas Serbiae.
† Ego MICHAEL DARIUS MIRANDA, Archiepiscopus Mexicanus, Primas
Mexici.
† Ego FRANCISCUS MARIA DA SILVA, Archiepiscopus Bracharensis, Primas
Hispaniarum.
† Ego PAULUS GOUYON, Archiepiscopus Rhedonensis, Primas Britanniae.
† Ego ERNESTUS SENA DE OLIVEIRA, Archiepiscopus Conimbricensis.
Sequuntur ceterae subsignationes.
Ita est.
† Ego PERICLES FELICI
Archiepiscopus tit. Samosatensis
Ss. Concilii Secretarius Generalis
† Ego IOSEPHUS ROSSI
Episcopus tit. Palmyrenus
Ss. Concilii Notarius
† Ego FRANCISCUS HANNIBAL FERRETTI
Ss. Concilii Notarius
[1] Conc.
Vat. II, Const.
Sacrosanctum Concilium. – Const. dogm.
Lumen gentium. – Décret
Christus Dominus. – Décret
Optatam totius.
[2] Cf. Mt
3, 16 ; Lc 4, 18 ; Ac 4, 27 ; 10, 38.
[3] Cf. 1
P 2, 5 et 9.
[4] Cf. 1
P 3, 15.
[5] Cf. Ap
19, 10. – Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 35.
[6] Conc. de
Trente, sess. 23, chap. 1 et can. 1 : Denz. 957 et 961 (1764 et 1771).
[7] Cf. Jn
20, 21. – Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 18.
[8] Cf. Conc.
Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 28.
[9] Cf.
Ibid.
[10] Cf.
Pont. Rom., « De Ordinatione Presbyteri », préface. On trouve déjà ces
termes dans Sacramentario Veronensi (Mohlberg, Rome, 1956, p.
122) ; item in Missel français (Mohlberg, Rome 1957, p. 9) ; item
in Libro Sacramentorum Romanae Ecclesiae (Mohlberg, Rome, 1960,
p. 25) ; item in Pontificali Romano-Germanico (Vogel-Elze, Cité
du Vatican, 1963, vol. I, p. 34).
[11] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 10.
[12] Cf.
Rm 15, 16 gr.
[13] Cf.
1 Co 11, 26.
[14] Saint
Augustin, De civitate Dei, 10, 6 : PL 41, 284.
[15] Cf.
1 Co 15, 24.
[16] Cf.
He 5, 1.
[17] Cf.
He 2, 17 ; 4, 15.
[18] Cf.
1 Co 9, 19-23 Vg.
[19] Cf.
Ac 13, 2.
[20] « Ce
zèle de progrès spirituel et moral trouve un stimulant de plus dans les
conditions où se déroule la vie de l’Église. Celle-ci ne saurait
demeurer indifférente aux changements du monde qui l’environne et qui,
de mille manières, influence sa conduite pratique et la soumet à
certaines conditions. L’Église, on le sait, n’est point séparée du
monde, elle vit dans le monde. Les membres de l’Église subissent
l’influence du monde ; ils en respirent la culture, en acceptent les
lois et en adoptent les mœurs. Ce contact intime avec la société
temporelle crée pour l’Église une situation toujours pleine de problèmes
; aujourd’hui, ceux-ci sont particulièrement aigus [...]. Voici comment
saint Paul éduquait les chrétiens de la première génération : “Ne formez
pas avec les infidèles d’attelage disparate. Quel rapport, en effet,
entre la justice et l’impiété ? Quelle union entre la lumière et les
ténèbres ? ou quelle association entre le fidèle et l’infidèle ?” (cf.
2 Co 6, 14-15). La pédagogie chrétienne devra toujours rappeler à
son élève des temps modernes cette condition privilégiée et le devoir
qui en découle de vivre dans le monde sans être du monde, selon le
souhait rappelé ci-dessus, que Jésus formait pour ses disciples : “Je ne
te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du mal. Ils ne
sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde” (cf. Jn 17,
15-16). Et l’Église fait sien ce même souhait. Mais cette distinction
d’avec le monde n’est pas une séparation. Bien plus, elle n’est pas
indifférence ni mépris. Quand l’Église se distingue de l’humanité, elle
ne s’oppose pas à elle, au contraire, elle s’y unit. » (Paul VI, Encycl.
Ecclesiam suam, 6 août 1964 : AAS 56 (1964), p. 627 et
638.)
[21] Cf.
Rm 12, 2.
[22] Cf.
Jn 10, 14-16.
[23] Cf.
Saint Polycarpe, Épître aux Philippiens. VI, 1 : « Les
presbytres, eux aussi, doivent être compatissants, miséricordieux envers
tous ; qu’ils ramènent les égarés, qu’ils visitent tous les malades,
sans négliger la veuve, l’orphelin, le pauvre ; mais “qu’ils pensent
toujours à faire le bien devant Dieu et devant les hommes” ; (cf. Pr
3, 4 ; Rm 12, 17 ; 2 Co 8, 21) ; qu’ils s’abstiennent
de toute colère, acception de personne, jugement injuste ; qu’ils se
tiennent éloignés de l’argent, qu’ils ne croient pas trop vite du mal de
quelqu’un et ne soient pas raides dans leurs jugements ; sachant que
nous sommes tous débiteurs du péché » (trad. P. Th. Camelot) (Funk I,
303).
[24] Cf.
1 P 1, 23 ; Ac 6, 7 ; 12, 24. Les Apôtres « ont prêché la
Parole de vérité et ils ont engendré les Églises » : saint Augustin,
In Ps. 44, 23 : PL 36, 508.
[25] Cf.
Ml 2, 7 ; 1 Tm 4, 11-13 ; 2 Tm 4, 5 ; Tt 1, 9.
[26] Cf.
Mc 16, 16.
[27] Cf.
2 Co 11, 7. Ce qui est dit des évêques vaut aussi des prêtres en
tant qu’ils sont coopérateurs des évêques. Cf. Statuta Ecclesiae
Antiquae, c. 3 (Ch. Munier, Paris, 1960, p. 79). – Decretum
Gratiani, C. 6, D. 88 (Friedberg, I, 307). – Conc. de Trente, décret
de reform., sess. 5, c. 2, n. 9 (Conc. Œc. Decreta, éd.
Herder, Rome, 1963, p. 645), sess. 24, c. 4. ( p. 739). – Conc. Vat. II,
Const. dogm.
Lumen gentium, n. 25.
[28] Cf.
Const. Apostolorum, II, 26,7 : « (Que les prêtres) soient docteurs
de la science de Dieu, puisque le Seigneur lui-même nous l’a commandé en
disant : Allez, enseignez, etc. » (Funk, Didascalia et Const.
Apostolorum, I, Paderborn, 1905, p. 105). – Sacramentaire léonien
et autres sacramentaires jusqu’au Pontifical romain, préface
consécratoire des prêtres : « Cette même providence, Seigneur, a associé
aux Apôtres de ton Fils, comme adjoints, des docteurs de la foi ; et par
la voix de ces prédicateurs d’une dignité secondaire, ils ont rempli
l’univers » (trad. Jounel). Liber Ordinum de la liturgie
mozarabe, préface de l’ordination des prêtres : « Docteur du peuple,
chef des sujets de l’Église, qu’il maintienne dans l’ordre la foi
catholique et qu’il annonce à tous le véritable salut», M. Férotin,
Paris, 1904, col. 55.
[29] Cf.
Ga 2, 5.
[30] Cf.
1 P 2, 12.
[31] Cf.
Le rite d’ordination des prêtres de la liturgie jacobite d’Alexandrie :
« Rassemble ton peuple autour de la parole d’enseignement, comme une
mère qui caresse ses nourrissons » (H. Denzinger, Rituel oriental, II,
Würzburg, 1863, p. 14).
[32] Cf.
Mt 28, 19 ; Mc 16, 16. – Tertullien, Du baptême 14,2.
– Saint Athanase, Adv. Arianos, 2, 42 : PG 26, 237. –
Saint Jérôme, In Mt. 28, 19 : PL 26, 218 BC : « Ils
enseignent d’abord toutes les nations, puis ils plongent dans l’eau ceux
qu’ils ont enseignés. Car il n’est pas possible que le corps reçoive le
sacrement de baptême si l’âme n’a pas d’abord reçu la vérité de la foi.
» – Saint Thomas, Expositio primae Decretalis, § 1 : « Quand il
les a envoyés prêcher, notre Sauveur a donné trois commandements à ses
disciples. Premièrement, d’enseigner la foi ; deuxièmement, de donner
les sacrements à ceux qui croiraient » (éd. Marietti, Opuscula
Theologica, Taurini, Rome, 1954, 1138).
[33] Cf.
Conc. Vat. II, Const.
Sacrosanctum concilium, n. 35, 2.
[34]
Ibid., n. 33, 35, 48, 52.
[35]
Ibid., n. 7. – Pie XII, Encycl.
Mystici Corporis, 29 juin 1943 : AAS 35 (1943), p. 230.
[36] Saint
Ignace, Smyrn. 8, 1-2 (Funk, p. 282, 6-15). – Const.
Apostolorum VIII, 12, 3 (Funk, p. 496) ; VIII, 29, 2 (p. 532).
[37] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 28.
[38] «
L’Eucharistie est comme la consommation de la vie spirituelle et la fin
de tous les sacrements » (Saint Thomas, Somme théologique III, q.
73, a. 3, c ; cf. III, q. 65, a. 3 ).
[39] Cf.
Saint Thomas, Somme théologique III, q. 65, a. 3 à 1 ; q. 79, a.
1, c. et à 1.
[40] Cf.
Ep 5, 19-20.
[41] Cf.
Saint Jérôme, Épître 114, 2 : « Les calices sacrés, les saints
voiles et tout le reste qui se rapporte au culte de la Passion du
Seigneur... associés qu’ils sont au Corps et au Sang du Seigneur,
doivent être vénérés avec la même révérence que son Corps et son Sang »
(trad. J. Labourt) (PL 22, 934). – Conc. Vat. II, Const.
Sacrosanctum concilium, n. 122-127.
[42] «
Qu’au cours de la journée, les fidèles ne négligent point de rendre
visite au Saint-Sacrement, qui doit être conservé dans l’église en un
endroit très digne, avec le plus d’honneur possible, selon les lois
liturgiques. Car la visite est, envers le Christ notre Seigneur présent
en ce lieu, une marque de gratitude, un gage d’amour et un hommage de
l’adoration qui lui est due » (Paul VI, Encycl.
Mysterium Fidei, 3 septembre 1965 : AAS 57 (1965), p.
771).
[43] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 28.
[44] Cf.
2 Co 10, 8 ; 13, 10.
[45] Cf.
Ga 1, 10.
[46] Cf.
1 Co 4, 14.
[47] Cf.
Didascalia, II, 34, 3 ; II, 47,1 ; Const. Apostolorum II, 47
: Funk, Didascalia et Constitutiones, I, 116, 142 et 143.
[48] Cf.
Ga 4, 3 ; 5, 1 et 13.
[49] Cf.
Saint Jérôme, Épître 58, 7 : « De quoi servirait-il que des
murailles rutilent de gemmes, si le Christ, en la personne d’un pauvre,
meurt de faim? » (trad. J. Labourt) (PL 22, 584)
[50] Cf.
1 P 4, 10 s.
[51] Cf.
Mt 25, 34-45.
[52] Cf.
Lc 4, 18.
[53] On
peut nommer encore d’autres catégories, par exemple les émigrants, les
nomades, etc. À ce sujet, cf. Décret
Sur la fonction pastorale des évêques dans l’Église, n. 18.
[54] Cf.
Didascalia, II, 59, 1-3 : « Dans ton enseignement, invite et exhorte
le peuple à venir à l’assemblée, à ne pas la déserter, mais à se
rassembler toujours ; s’abstenir, c’est diminuer l’Église et enlever un
membre au Corps du Christ... Vous êtes membres du Christ, ne vous
dispersez donc pas loin de l’Église, en refusant de vous réunir ; le
Christ est votre Tête, selon sa promesse toujours présente, qui vous
rassemble. Ne vous négligez pas vous-mêmes, ne rendez pas le Sauveur
étranger à ses propres membres, ne divisez pas son Corps, ne le
dispersez pas... » : Funk I, 170. – Paul VI, Alloc. iis qui ex
italico clero interfuerunt Coetui XIII per hebdomadam habito Urbiveti v.
« di aggiornamento pastorale », 6 septembre 1963 : AAS 55
(1963), p. 750 s.
[55] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 28.
[56] Cf.
Const. Ecclesiasticam Apostolorum, XVIII : « Presbyteri sunt
symmystai et synepimachoi Episcoporum » (Th. schermann, Die
allgemeine Kirchenordnung, I, Paderborn, 1914, p. 26 ; A. Harnack,
T. u. U., II, 4, p. 13, n. 18 et 19. – Pseudo-Jérôme, De Septem
Ordinibus Ecclesiae : « in benedictione cum episcopis consortes
mysteriorum sunt » (A. W. Kalff, Würzburg, 1937, p. 45). – Saint Isidore
de Séville, De Ecclesiasticis Officiis, c. VII : « Ils sont à la
tête de l’Église du Christ ; pour faire l’Eucharistie, ils sont associés
aux évêques, de même que dans l’enseignement du peuple et la fonction de
prédication » (PL 83, 787).
[57] Cf.
Didascalia, II, 28, 4 : Funk, 108. – Constitutiones Apostolorum,
II, 28, 4 ; II, 34, 3 : ibid., p. 109 et 117.
[58]
Const. Apostolorum, VIII, 16, 4 (Funk I, 522, 13) ; Cf. Epitome
Const. Apostolorum, VI, ibid. II, p. 80, 3- 4. –
Testamentum Domini : « ...donne-lui l’Esprit de grâce, de conseil et
de générosité, l’esprit du presbytérat... pour aider et gouverner ton
peuple dans l’activité, dans la crainte de Dieu, dans la pureté de cœur
» (trad. I. E. Rahmani, Moguntiae, 1899, p. 69). – Item in Trad.
Apost. (B. Botte, La Tradition apostolique, Münster 1963, p.
20).
[59] Cf.
Nb 11, 16-25.
[60]
Pontifical romain, préface consécratoire des prêtres ; ces paroles
se trouvent déjà dans les sacramentaires léonien, gélasien et grégorien.
On en trouve de semblables dans les liturgies orientales : cf. Trad.
apost. : « Regarde ton serviteur ici présent et accorde-lui l’esprit
de grâce et de conseil, afin qu’il aide les prêtres et gouverne ton
peuple avec un cœur pur, comme tu avais regardé le peuple que tu t’étais
choisi et avais ordonné à Moïse de choisir les anciens que tu avais
remplis de ton esprit que tu avais donné à ton serviteur » (ed. B.
Botte). – La Tradition apostolique de saint Hippolyte. Essai de
reconstruction, Münster, 1963, p. 20. – Const. Apostolorum,
VIII, 16, 4 : Funk I, 522, 16-17. – Epit. Const. Apost. 6 : Funk
II, 20, 5-7. – Testamentum Domini : trad. I. E. Rahmani,
Moguntiae, 1899, p. 69. – Euchologium Serapionis, XXVII : Funk,
Didascalia et Constitutiones, II, p. 190, lin. 1-7. – Ritus
Ordinationis in ritu Maronitarum : trad. H. Denzinger, Ritus
Orientalium, II, Würzburg, 1863, p. 161. – Inter Patres citari
possunt : Theodore de Mopsueste, In 1 Tim. 3, 8 : Swete, II,
119-121. – Theodoret, Quaest. in Numeros, XVIII : PG 80,
372 b.
[61] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 28.
[62] Cf.
Jean XXIII, Encycl.
Sacerdotii Nostri primordia, 1er août 1959 : AAS
51 (1959), p. 576. – Saint Pie X, exhort. ad clerum Haerent animo,
4 août 1908 : S. Pii X Acta, vol. IV (1908), p. 237 s.
[63] Cf.
Conc. Vat. II, décret de pastorali
Episcoporum munere in Ecclesia,
n. 15 et
16.
[64] Dans
l’état actuel du droit, l’évêque a comme « sénat et conseil » le
chapitre cathédral (can. 391) ou, à défaut, le groupe des consulteurs
diocésains (cf. can. 423-428). Mais il est souhaitable de réviser ces
institutions pour mieux répondre à la situation et aux besoins actuels.
Cette commission de prêtres est évidemment distincte du Conseil pastoral
dont parle le
décret sur la fonction pastorale des évêques dans l’Église, n. 27
: celui-ci comporte des membres laïcs et n’est compétent que pour
l’examen des questions d’action pastorale. De Presbyteris ut
consiliariis Episcoporum videri possunt Didascalia, II, 28, 4 :
Funk I, 108. – Const. Apost., II, 28, 4 : Funk I, 109. – Saint
Ignace, Magn., 6, I : Funk 234, 10-16 ; Trall., 3, I : Funk 244,
10-12. – Origène, Adv. Celsum 3, 30 : Presbyteri sunt consiliarii
seu bouleytai : PG 11, 957 d- 960 a.
[65] « Je
vous en conjure, ayez à cœur de faire toutes choses dans une divine
concorde, sous la présidence de l’évêque qui tient la place de Dieu, des
presbytres qui tiennent la place du sénat des Apôtres, et des diacres
qui me sont si chers, à qui a été confié le service de Jésus Christ,
qui, avant les siècles, était près de Dieu et s’est manifesté à la fin »
(trad. P. Th. Camelot) (Funk, 234, 10-13). – Saint Ignace, Trall.,
3, 1 : « Pareillement, que tous révèrent les diacres comme Jésus Christ,
comme aussi l’évêque qui est l’image du Père et les presbytres comme le
sénat de Dieu et comme l’assemblée des Apôtres : sans eux, on ne peut
parler d’Église » (trad. Camelot) : Funk, p. 244, 10-12. – Saint Jérôme,
In Isaiam II, 3 : PL, 61 A : « Nous aussi, nous avons dans
l’Église notre sénat, l’assemblée des prêtres.»
[66] Cf.
Paul VI, allocutio ad Urbis curiones et quadragenarii temporis
oratores in Aede Sixtina habita, 1er mars 1965 : AAS
57 (1965), p. 326.
[67] Cf.
Const. Apostolorum VIII, 47, 39 : « Les prêtres... ne doivent rien
faire sans l’avis de l’évêque : c’est à lui qu’est confié le peuple du
Seigneur ; c’est à lui qu’il sera demandé compte de leurs âme » (Funk,
577).
[68] Cf.
3 Jn 8.
[69] Cf.
Jn 17, 23.
[70] Cf.
He 13, 1-2.
[71] Cf.
He 13, 16.
[72] Cf.
Mt 5, 10.
[73] Cf.
1 Th 2,12 ; Col 1, 13.
[74] Cf.
Mt 23,8. – « Il faut se faire les frères des hommes, du fait même
qu’on veut être leurs pasteurs, leurs pères et leurs maîtres». (Paul VI,
Encycl.
Ecclesiam suam, 6 août 1964 : AAS 58 (1964), p. 647.
[75] Cf.
Ep 4, 7 et 16. – Const. Apost. VIII, 1, 20 : « Il ne faut pas
que l’évêque se dresse contre les diacres ou les prêtres, ni les prêtres
contre le peuple, car la structure de l’assemblée se compose des uns et
des autres » (Funk I, 467).
[76] Cf.
Ph 2, 21.
[77] Cf.
1 Jn 4, 1.
[78] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 37.
[79] Cf.
Ep 4, 14.
[80] Cf.
Conc. Vat. II, décret
Unitatis redintegratio.
[81] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 37.
[82] Cf.
He 7, 3.
[83] Cf.
Lc 10, 1.
[84] Cf.
1 P 2, 25.
[85] Cf.
Ac 20, 28.
[86] Cf.
Mt 9, 36.
[87] Cf.
Pont. rom. « De Ordinatione Presbyteri ».
[88] Cf.
Conc.Vat. II, décret
De institutione sacerdotali, n. 2.
[89] « La
voix de Dieu qui appelle s’exprime de deux façons différentes,
merveilleuses et convergentes ; l’une est intérieure, c’est celle de la
grâce, celle de l’Esprit Saint, de l’ineffable attrait intérieur que la
voix silencieuse et puissante du Seigneur exerce dans les insondables
profondeurs de l’âme humaine ; l’autre est extérieure, humaine,
sensible, sociale, juridique, concrète, c’est celle du ministre qualifié
de la Parole de Dieu, celle de l’apôtre, celle de la hiérarchie,
instrument indispensable, institué et voulu par le Christ comme un
véhicule permettant de traduire en langage tombant sous l’expérience le
message du Verbe et du précepte divin. C’est ce qu’avec saint Paul
enseigne la doctrine catholique : “Comment entendre sans personne qui
prêche ?... La foi vient de ce qu’on entend” » (Paul VI, Alloc. du 5 mai
1965 : L’Osservatore Romano, 6 mai 1965, p. 1).
[90] Cf.
Conc. Vat. II, décret
De institutione sacerdotali, n. 2.
[91] C’est
ce qu’enseignent les Pères quand ils commentent les paroles du Christ à
Pierre « M’aimes-tu ?... Conduis mes brebis » : ainsi saint Jean
Chrysostome, De sacerdotio, II, 1-2 : PG 47-48, 633. –
Saint Grégoire le Grand, Reg. Past. Liber, P. I. c. 5 : PL
77, 19 a.
[92] Cf.
2 Co 12, 9.
[93] Cf.
Pie XI, Encycl.,
Ad catholici sacerdotii, 20 décembre 1935 : AAS 28
(1936), p. 10.
[94] Cf.
Jn 10, 36.
[95] Cf.
Lc 24, 26.
[96] Cf.
Ep 4, 13.
[97] Cf.
2 Co 3, 8-9.
[98] Cf.
entre autres : Saint Pie X, exh. aux prêtres Haerent animo, 4
août 1908 : S. Pii X Acta, vol. IV (1908), p. 237 s. – Pie XI, Encycl.
Ad catholici sacerdotii, 20 décembre 1935 : AAS 28
(1936), p. 5 s. – Pie XII, exhort. apost. Menti Nostrae, 23
septembre 1950 : AAS 42 (1950), p. 657 s. – Jean XXIII, Encycl.
Sacerdotii Nostri primordia, 1er août 1959 : AAS
51 (1959), p. 545 s.
[99] Cf.
Saint Thomas, Somme théologique, IIa IIae,
q. 188, a. 7.
[100] Cf.
Ep 3, 9-10.
[101] Cf.
Ac 16, 14.
[102] Cf.
2 Co 4, 7.
[103] Cf.
Ep 3, 9.
[104] Cf.
Pont. Rom., « De Ordinatione Presbyteri».
[105] Cf.
Missel romain, Prière sur les offrandes du 9e dimanche
après la Pentecôte.
[106] «
La messe, même si elle est célébrée en particulier par un prêtre, n’est
pas pour autant privée, mais elle est action du Christ et de l’Église.
Celle-ci a appris à s’offrir elle-même dans le sacrifice qu’elle offre,
en sacrifice universel, appliquant au salut du monde entier la vertu
rédemptrice unique et infinie du sacrifice de la Croix. Toute messe est,
en effet, offerte non seulement pour le salut de quelques-uns, mais pour
le salut du monde entier (...). C’est pourquoi, Nous recommandons avec
une paternelle insistance aux prêtres qui, à un titre particulier, sont,
dans le Seigneur, Notre joie et Notre couronne... de célébrer la messe
chaque jour en toute dignité et dévotion » (Paul VI, Encycl.
Mysterium Fidei, 3 septembre 1965 : AAS 57 (1965), p.
761-762. – Cf. Conc. Vat. II, Const.
Sacrosanctum concilium, n. 26 et 27.
[107] Cf.
Jn 10, 11.
[108] Cf.
2 Co 1, 7.
[109] Cf.
2 Co 1, 4.
[110] Cf.
1 Co 10, 33.
[111] Cf.
Jn 3, 8.
[112] Cf.
Jn 4, 34.
[113] Cf.
1 Jn 3, 16.
[114] «
On donne une preuve de son amour en paissant le troupeau du Seigneur »,
Saint Augustin, Tract. in Io., 123, 5 : PL 35, 1967.
[115] Cf.
Rm 12, 2.
[116] Cf.
Ga 2, 2.
[117] Cf.
2 Co 7, 4.
[118] Cf.
Jn 4, 34 ; 5, 30 ; 6, 38.
[119] Cf.
Ac 13, 2.
[120] Cf.
Ep 5, 10.
[121] Cf.
Ac 20, 22.
[122] Cf.
2 Co 12, 15.
[123] Cf.
Ep 4, 11-16.
[124] Cf.
Mt 19, 12.
[125] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 42.
[126] Cf.
1 Tm 3, 2-5 ; Tt 1,6.
[127] Cf.
Pie XI, Encycl.
Ad catholici sacerdotii, 20 décembre 1935 : AAS 28
(1936), p. 28.
[128] Cf.
Mt 19, 12.
[129] Cf.
1 Co 7, 32-34.
[130] Cf.
2 Co 11, 2.
[131] Cf.
Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 42 et
44. – Décret
De Perfectae caritatis, n. 12.
[132] Cf.
Lc 20, 35-36. – Pie XI, Encycl.
Ad catholici sacerdotii, 20 décembre 1935 : AAS 28
(1936), p. 24-28. – Pie XII, Encycl. Sacra Virginitas, 25 mars
1954 : AAS 46 (1954), p. 169-172.
[133] Cf.
Mt 19, 11.
[134] Cf.
Jn 17, 14-16.
[135] Cf.
1 Co 7, 31.
[136]
Conc. d’Antioche, can. 25 ; Mansi 2, 1328. – Décret de Gratien,
c. 23, C. 12, q. 1 : Friedberg, I, 684-685.
[137] Il
s’agit ici avant tout des droits et coutumes en vigueur dans les Églises
orientales.
[138]
Conc. Paris, a. 829, can. 15 : MGH, sect. III, Concilia, t. 2,
pars 6, 622. – Conc. de Trente, sess. 25, de reform. chap. 1.
[139] Cf.
Ps 62, 11 (Vg 61).
[140] Cf.
Co 8, 9.
[141] Cf.
Ac 8, 18-25.
[142] Cf.
Ph 4, 12.
[143] Cf.
Ac 2, 42-47.
[144] Cf. Lc 4, 18.
[145]
Cf. CIC, can. 125 s.
[146]
Cf. Conc. Vat. II, décret
Perfectae caritatis, n. 6. – Const. dogm.
De Divina Revelatione, n. 21.
[147]
Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm.
Lumen gentium, n. 65.
[148]
Pont. rom. « De Ordinatione
Presbyteri ».
[149]
Cf. Conc. Vat. II, Const. dogm.
De Divina Revelatione, n. 25.
[150]
Cet élément de formation est
distinct de la formation pastorale intervenant aussitôt après
l’ordination, dont parle le décret
sur la formation des prêtres, n. 22.
[151]
Cf. Conc. Vat. II, décret
De pastorali Episcoporum munere in Ecclesia, n. 16.
[152]
Cf. Mt 10, 10 ; 1 Co
9, 7 ; 1 Tm 5, 18.
[153]
Cf. 2 Co 8, 14.
[154]
Cf. Ph 4, 14.
[155]
Cf. Jn 3, 16.
[156]
Cf. 1 P 2, 5.
[157]
Cf. Ep 2, 22.
[158]
Cf. Pont. rom., « De Ordinatione
Presbyteri».
[159]
Cf. Ep 3, 9.
[160]
Cf. Col 3, 3. |
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